A la uneEvênement

Route transsaharienne et Gazoduc transsaharien : les deux artères qui irrigueront l’Afrique

Deux grands projets structurants qui vont placer l’Algérie au cœur d’une dynamique africaine, dont les retombées positives sur les populations du continent sont certaines. Si pour la route, le dossier de la réalisation sera bientôt clos, celui du gazoduc, la finalisation des études est imminente et l’on prévoit le début de la construction pour le courant de 2023.

Les deux grands projets structurants à l’échelle du continent africain et qui prennent racine en Algérie ont connu, dans le courant de l’année 2022 des avancées notables. Il s’agit, on l’aura deviné, de la route de l’unité africaine qui traverse plusieurs pays africains (la Tunisie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Nigeria) et le gazoduc transsaharien qui par de Lagos au Nigeria pour alimenter l’Europe en gaz naturel, en passant par le Niger. Ces deux méga chantiers ont eu une fortune diverse tout le long de la dernière décennie. Si pour la route, le dossier de la réalisation sera bientôt clos, celui du gazoduc, la finalisation des études est imminente et l’on prévoit le début de la construction pour le courant de 2023.
Il reste que si l’utilité économique du gazoduc est garantie sitôt entré en activité dans cinq ou six ans, sachant la demande qu’exprime déjà l’Europe, pour la route de l’unité africaine, une sérieuse réflexion doit être engagée autour de la rentabilité du projet. Ainsi, on évoque d’ores et déjà avec insistance «la nécessité d’aller vers d’autres étapes qui permettent de tirer avantage» de cette infrastructure. Le secrétaire général du ministère des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, Salim Djaalal, qui pose la problématique en ces termes, informe que la partie algérienne de la route est réalisée. «Il ne reste pas plus de 7 km», dira-t-il, non sans souligner le nécessaire passage «à la phase de gestion économique du projet pour le déplacement des personnes et les échanges commerciaux entre les 6 pays traversés par cette route». Rappelons que 2.300 km des 10.000 km de cette infrastructure sont en Algérie.
M.Djaalal a informé que «le travail est en cours pour mettre en place tous les mécanismes de gestion économique de cette route». Il est également question de «lever les entraves susceptibles d’être rencontrées par l’opérateur économique pour transporter ses marchandises entre ces pays traversés par la transsaharienne», retient le SG du ministère des Travaux publics. Le vœux qu’exprime l’Etat algérien est que le Comité de liaison de la route transsaharienne devienne un comité économique de coordination avec les pays concernés. L’objectif qui sera assigné au Comité consiste à trouver des mesures de facilitation des échanges depuis les ports jusqu’au plus profond de l’Afrique. «L’Algérie a accordé une grande importance à cette route qui constitue une artère vitale attractive de développement surtout qu’elle possède un des plus grands réseaux routiers d’Afrique avec plus de 141.000 km de route toutes catégories confondues», a souligné M.Djaalal.
Notons que le responsable ministériel s’est exprimé dans le cadre d’une rencontre organisée dans la wilaya de Sétif. La réunion a donné lieu à la présentation et débats de plusieurs rencontres sur la route transsaharienne comme moyen de développement des 6 pays africains, l’importance du transport terrestre pour l’économie et le développement durable et Sétif comme carrefour.
A côté de cette volonté de rentabiliser la route transsaharienne, l’Algérie entend donner des signaux forts à ses partenaires sur le dossier du gazoduc transsaharien. Il a été convenu, avec le Niger, de prendre en charge la réalisation du tronçon du gazoduc qui relie le Nigeria à la frontière algérienne. Fin juillet, un mémorandum d’entente avait été signé entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria pour lancer la construction du gazoduc Transsaharien. En septembre dernier, le ministre nigérian de l’Énergie avait déclaré que son pays a commencé à mettre en œuvre la construction d’un gazoduc pour transporter du gaz vers l’Algérie. La longueur du gazoduc transsaharien est estimée à 4 128 kilomètres et sa capacité annuelle devrait être de 30 milliards de mètres cubes.
Deux grands projets structurants qui vont placer l’Algérie au cœur d’une dynamique africaine, dont les retombées positives sur les populations du continent sont certaines.
Nadera Belkacemi

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page