Oran Aujourd'hui

«Un doigt dans le nez et les orteils en éventail»

Malgré les annonces d’amélioration répétées chaque année par les autorités locales concernées, le problème du déversement des eaux usées vers la mer semble bien installé en fléau qui n’est pas prêt d’être rapidement éradiqué. Même certaines plages célèbres et très fréquentées du littoral oranais comme celles d’El Ançor, et des Andalouses sont de plus en plus envahies par les ruissellements d’eaux usées.
Un problème qui persiste malgré la réalisation il y a quelques années de deux bassins de retenue et de décantation implantés à proximité du lieudit Sidi El H’bib, au nord d’El Ançor et censés assainir les eaux usées. Des bassins qui malheureusement ne sont plus en mesure de retenir tous les flux croissants de déversements des eaux usées rejetées par cette grande commune du littoral ouest oranais. Tout le monde peut d’ailleurs constater que de grandes quantités d’eaux fortement polluées provenant de l’oued «Guedara», stagnent juste sous le pont de la plage des Andalouses, formant une grande nappe, avant de se déverser en mer.
Ce qui évidemment génère des odeurs nauséabondes et autres désagréments menaçant l’hygiène et la santé publique. Et depuis quelques jours, les alertes et les dénonciations se multiplient sur les réseaux sociaux. Militants de sphères associatives écologiques et oranais anonymes tiennent à afficher leur dépit et leur colère face à ce qu’ils qualifient de «massacre environnemental» perpétré contre un site balnéaire très prisé par des estivants venant de tous les coins du pays.
On se souvient pourtant qu’en 2008, il y a déjà quinze ans, l’ancien wali en poste à l’époque avait inauguré, avec grand tapage médiatique, un projet devant assurer, disait-on, l’éradication totale et définitive des écoulements d’eaux usées vers la mer sur tout le littoral de la daïra d’Ain El Turck. Mais ce projet, qui prévoyait entre autres installations, la réalisation d’une station de relevage devant pomper les eaux usées vers la station d’épuration de Cap Falcon, n’a jamais été mené dans les normes requises et les objectifs annoncés.
Tous les Oranais avaient à l’époque cru bien naïvement que le fléau des eaux usées, aggravé par la généralisation des fosses septiques le long des plages, allait enfin être éradiqué. Mais ni le désarroi des riverains résidents, ni le dégoût et la colère des estivants qui découvrent cette nappe stagnante d’eau usée, ne semblent déranger outre-mesure la quiétude des élus locaux concernés qui se prélassent, dans leur confort personnel, comme disent les mauvaises langues attitrées, «Un doigt dans le nez et les orteils en éventail…» Jusqu’à quand?
Par S.Benali

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