Un fascisme galopant
L’ignoble meurtre d’un jeune musulman dans une mosquée du Gard a levé le voile sur les vrais dessous d’une société française de plus en plus raciste et totalement sous la coupe des courants de l’extrême droite qui après un long travail de sape ont aujourd’hui main mise sur la pensée de plusieurs souches de la population. Un travail en profondeur mené tambour battant et avec des moyens colossaux par le milliardaire breton Vincent Bolloré, son empire médiatique et tous ses semblables qui ont fait main basse sur les médias français.
Ainsi sa chaîne raciste en chef, Cnews a consacré la majeure partie de ses éditions de dimanche dernier et les jours suivant le drame à réfuter le terme islamophobie, qui pourtant est le seul terme qui colle à l’horreur de ce qui s’est passé dans cette mosquée du Gard. Un déballage médiatique honteux et de bas étage, avec une haine assumée contre les musulmans et sans aucune compassion pour la victime.
Cela au moment où le désormais tristement célèbre ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, tentait de vider cet odieux assassinat de sa vraie motivation raciste, en prétendant que le meurtrier est un “individu dangereux qui a parlé de vouloir devenir un tueur en série”. Une manière de vider l’acte de sa vraie nature à savoir une haine viscérale pour les musulmans. Le sieur Retailleau veut nous faire croire que le meurtrier n’est pas un raciste mais un tueur qui est tombé par hasard sur un musulman dans une mosquée. Alors que l’agresseur a hurlé toute sa haine pour l’islam, les musulmans et Allah dans un enregistrement qui est pourtant public et reconnu par tous. Un meurtrier qui a tailladé de 50 coups de couteaux sa victime et qui a continué à la rouer de coups de couteaux même après sa mort. Ce même ministre qui n’a pas jugé utile d’aller sur les lieux du crime, à savoir la mosquée le jour des faits, mais a préféré faire son speech depuis la préfecture, 48 heures après pour à la fin oser prétendre face à la presse “ on ne connaît pas encore les mobiles…”. Une insulte à la mémoire du jeune malien assassiné et à tous les musulmans de France.. Lui qui pourtant, lors du meurtre du lycée de Nantes, était sur place dans l’heure qui a suivi le drame.
L’attitude de ce ministre a fait réagir avec une pointe d’humour comme l’a indiqué le président de SOS racisme qui, avec ironie avait déclaré, «je me demande si M. Retailleau avait piscine . On ne l’a pas entendu».
Mais la vérité est ailleurs, Retailleau est parmi les responsables qui ont nourri cette haine envers les étrangers et en particulier les musulmans. Lui comme Valls qui a surfé sur la vague du racisme ambiant refusant de qualifier le meurtrier de la mosquée de d’acte islamophobe. Valls, qui a été botté au derrière par les siens en Espagne, lors des élections en Catalogne, s’aligne ainsi sur les positions de CNEWS et autres fachos , et refuse le terme d’islamophobie, s’attaquant même à son chef du gouvernement qui a osé, lui, utiliser ce terme. C’est encore l’image d’un gouvernement où la débandade est érigée en maître. Car au départ, c’est là un gouvernement totalement illégitime formé de personnes qui ne pensent qu’à leur petite carrière politique. Les vents soufflent aujourd’hui dans la direction du fascisme rampant qui a pris le dessus sur toute autre considération en cette France crépusculaire.
Par Abdelmadjid Blidi