Un futur village scientifique à la Sebkha d’Oran
Selon des annonces officielles des autorités locales, la zone humide dite Dhaya Morsli, plus connue des Oranais sous le nom du «P’ti lac» ou de la Sebkha d’Oran sera réhabilitée et aménagée à travers un grand projet incluant des opérations de dépollution, de réalisation d’espaces et de constructions d’infrastructures diverses dont cinq bâtiments modernes devant abriter des unités d’enseignement et de recherche universitaire.
On sait que cette zone périurbaine au sud de la ville constitue depuis très longtemps un «point noir» marquant devenu un véritable repoussoir en raison des rejets d’eaux usées et de la pollution du site qui accueille pourtant des espèces d’oiseaux migrateurs tels que les flamands roses.
En moyenne tous les cinq ans les wali qui se sont succédé à Oran ont évoqué le site de la Sebkha et la nécessité de le prendre en charge de manière durable et efficace. Des projets ont été annoncés et même des opérations de connexions des déversements d’eau usées vers le réseau principal menant aux stations de traitement auraient été réalisées.
C’est ce qui était en tous cas affirmé par d’anciens gestionnaires du secteur. Des discours le plus souvent démentis aujourd’hui par l’état des lieux de la zone humide toujours livrée à la pollution et au dépérissement. Depuis quelques mois, le nouveau wali en poste a ordonné une nouvelles prise en charge de ce dossier en annonçant le futur lancement sur le site de travaux de construction d’un village scientifique, axe central d’un vaste projet d’aménagement écologique, paysager, culturel et social permettant la mise en valeur et l’intégration de la vieille Sebkha au tissu urbain de la cité. Donnant récemment des détails sur ce projet, le wali avait indiqué que plusieurs parcelles de sol sur cette zone seront cédées en concession à des investisseurs porteurs de divers projets en harmonie et conformes au contenu et aux objectifs du projet global. Avec les 5 bâtiments mis à la disposition de l’Université d’Oran, les travaux programmés au futur village scientifique concernent notamment la réalisation d’espaces verts, d’aires de détente et de pratique sportive, et diverses structures commerciales.
Ce futur village scientifique, dont la conception reflétera le patrimoine architectural de la ville, sera nous dit-on le premier du genre à l’échelle nationale. On ne peut évidemment qu’applaudir et soutenir cette nouvelle initiative, affirment des mauvaises langues locales, qui rappellent toutefois qu’en novembre 2016 les anciens décideurs locaux avaient eux aussi annoncé à grand tapage médiatique un ambitieux projet de «pôle récréatif et touristique» au niveau de cette zone humide de Dhayat Morsli.
Le Petit-Lac d’Oran cessera-t-il enfin un jour de nourrir la honte et les complexes des habitants amoureux de leur ville et affectés par cette partie meurtrie du corps urbain, un espace marécageux salé, sale, noirâtre et nauséabond, qui, depuis un demi-siècle nuit et porte atteinte à la belle image d’El Bahia ?
Par S.Benali