Oran Aujourd'hui

Un nouveau défi : la lutte contre l’anarchie urbaine sous toutes ses formes

Alors que les opérations d’éradication des extensions illicites de magasins et de commerces informels sur les trottoirs se poursuivent, des commentateurs dénoncent également sur les réseaux sociaux la prolifération anarchique de certaines activités commerciales réglementées dans des zones urbaines dites résidentielles. Il est vrai que des ateliers de ferronnerie et de soudure, des menuisiers ébénistes, des mécaniciens, des tôliers, et bien d’autres activités générant des nuisances pour les proches riverains, sont depuis longtemps admises et tolérées.

Dans bon nombre de quartiers et de grandes cités d’habitat, au pied des immeubles, parfois en plein air sur les trottoirs, ces commerces réglementés représentent souvent un risque pour la santé, la sécurité et l’environnement des habitants. Des ateliers qui exercent parfois depuis des années, le plus souvent sans autorisation ni document officiel attestant que l’enquête communale préalable dite de «comodo et incomodo» a bien été menée engagée par les services municipaux concernés.

On sait malheureusement combien ce terrain de gestion des affaires municipales a été par le passé gangréné par le laxisme, les passe-droits et la prédation généralisée. Les anciennes commissions communales et de wilaya chargées du contrôle et de la régulation de ces activités réglementées étaient jadis bien loin de pouvoir répondre aux missions et aux objectifs assignés. Même en matière de délivrance de permis de construire ou de travaux sur la chaussée et les trottoirs, c’était jadis le règne du «laisser-faire, laisser-aller» absolu. Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de ces occupations de trottoirs par des extensions de terrasses de cafés, de pizzérias et de crémeries le long de grands boulevards du centre-ville.

Cette ancienne période de non-gestion est d’ailleurs illustrée à Oran par la construction de la carcasse en béton de l’hôtel dit du Châteauneuf, mitoyen au Palais du Bey, implanté sur un terrain classé à haute valeur historique. De grands quartiers résidentiels tels que les Castors, St Hubert, Maraval, et bien d’autres ont été livrés à la prolifération anarchique d’établissements commerciaux en tous genres. A la cité Hlm/Usto on peut «admirer» une façade au pied d’un immeuble ou un artisan-ferronnier opérant surtout sur le trottoir côtoie un opticien, et ou un boulanger exerce en face d’un mécanicien installé en plein air sur une partie du parking qui vient d’être aménagé.

Passants et riverains sont ainsi exposés malgré eux aux étincelles du poste à soudure ou au risque de glissade sur un sol imbibé par les huiles ou jonché de débris métalliques laissés par le mécanicien et le ferronnier.

En plus des atteintes à l’environnement, la circulation est souvent bloquée. Des situations de plus en plus dénoncées sur les réseaux sociaux par des habitants de quartiers et de cités ne voulant plus subir le chaos et l’anarchie urbaine trop longtemps tolérée. Les actions menées ces dernières semaines pour libérer des trottoirs occupés illicitement par des extensions de commerces et magasins, prouvent bien que le représentant et les services de l’Etat au niveau de la wilaya sont en mesure de rétablir l’ordre urbain dans toutes ses dimensions. Un nouveau défi qui semble dorénavant assumé.

Par S.Benali

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