Un pays qui tourne en rond
La France n’en finit pas de se chercher une stabilité qui ne vient toujours pas. Un mot domine tous les débats politiques et médiatiques : la censure. Le gouvernement Lecornu II, s’il a réussi à passer le premier écueil avec seulement 18 voix salvatrices, n’est pas sûr d’échapper à la censure lors du débat sur le budget qui va s’ouvrir au parlement.
La crise que traverse ce pays, n’est pas qu’une crise politique, mais c’est bien une crise de régime, même si beaucoup s’entêtent à ne pas le reconnaître. Car au fond, on sait que le nouveau gouvernement risque de tomber à tout moment, et pourrait ne pas tenir jusqu’au mois de décembre prochain. Avec un président qui a battu tous les records d’impopularité et qui multiplie les gaffes et les mauvais choix, avec l’absurdité suprême de la dissolution du parlement en juin 2024, la France est aujourd’hui un radeau en pleine dérive.
Une dérive qui a ouvert grandes ouvertes les portes à l’extrême droite qui n’a jamais été aussi forte que depuis le second mandat du président Macron. Une dérive qui a aussi donné des ailes à des incompétents, racistes de surcroît, comme l’ancien ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui a failli duper son monde, avant que les Français ne découvrent toutes les limites et l’insignifiance d’un personnage incapable de diriger son parti microscopique, et qui n’a pu exister qu’à travers un discours raciste, islamophobe et xénophobe. Un personnage sans aucune étoffe qui a été gonflé par une presse connue pour ses positions franchement d’extrême droite à l’image de Cnews, Europe1, le Journal Du Dimanche et toute la sphère médiatique du milliardaire raciste Vincent Bolloré.
Mais la bulle s’est vite dégonflée, et il n’est pas dit que le sieur Retailleau ne termine pas comme son prédécesseur Eric Ciotti qui a rejoint avec quatre chats du parti LR, Marine le Pen et son Rassemblement national. Le petit Retailleau a peut-être fini par comprendre que le racisme ne peut pas être un programme pour convaincre de sa puissance, et que les gens ont besoin de réponses d’ordre économique pour faire face à leurs difficultés de fin de mois. L’homme voulait tout avoir, et dans sa folle et démesurée ambition d’entrer à l’Elysee, il a fini par tout perdre. Il fait partie de ces gens qui ne peuvent finir que dans la poubelle de l’histoire.
La France avec les errements de ses dirigeants n’a pas fini de manger son pain noir. Car la radicalisation des positions ne traverse pas uniquement la droite et la droite extrême, mais aussi des formations politiques du centre qui considèrent l’immigration responsable des déboires de la France. Un discours populiste et rétrograde qui renseigne sur le niveau auquel sont arrivés aujourd’hui les hommes politiques français.
Par Abdelmadjid Blidi