Un peuple de défis et de victoires
Les mots ont leur sens, leur poids et leur profondeur. C’est ce qui émergeait en premier dans le message du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de la Mémoire, marquant le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, où le Président a affirmé que «l’Algérie souveraine, fière et victorieuse, construit le socle de son présent, aspire et œuvre avec résolution à davantage de développement durable, et ne saurait en aucun cas accepter à ce que le dossier de la mémoire soit relégué à l’oubli et au déni».
C’est là un sentiment partagé par tous les Algériens qui n’ont pas oublié les sacrifices de leurs aînés, sortis dans les rues des villes algériennes pour exiger leur droit et leur aspiration à vivre libres et indépendants sur leurs terres de l’Algérie. Des sacrifices qui n’ont pas été les premiers depuis que le premier soldat français avait mis les pieds sur nos terres, et des sacrifices qui n’ont pas été les derniers puisque quelques années plus tard sera déclenchée la grande Guerre de Libération du 1er Novembre 1954 qui allait chasser le dernier soldat français de nos terres le 5 juillet 1964.
Et pendant ces 132 années de colonialisme, le peuple algérien a dû faire face à la pire barbarie qu’a eu à affronter un peuple pendant plus d’un siècle. Toutes sortes d’armes ont été utilisées pour faire plier les Algériens y compris le napalm. Des essais nucléaires ont été effectués dans le sud algérien, et à ce jour, des milliers de personnes en portent encore les séquelles. La torture, les tueries de masse, les enfumades et d’autres crimes aussi abominables les uns contre les autres ont été perpétrés par la France coloniale.
Cette France qui, aujourd’hui, refuse encore de reconnaître ses crimes en Algérie et qui refuse toute repentance. Une France, de plus en plus sous l’influence des racistes et des nostalgiques de l’Algérie française, qui refuse de regarder son passé colonial et ses crimes en face, et qui s’obstine, malgré les faits, à l’assumer.
Et si l’Algérie continuera toujours à exiger que cette France finisse par reconnaître ses crimes, elle reste néanmoins bien décidée à bâtir un avenir résolument tourné vers le progrès et le développement et à faire face à tous les complots qui la vise, comme l’a encore souligné le président de la République à cette occasion du 8 mai 1945 assurant que «le peuple algérien qui a su jadis transformer souffrances et sacrifices en gloires, ne verra pas son élan freiné par la rudesse des défis. Bien au contraire, il redoublera de résolution face à ceux qui s’acharnent contre nos principes et l’indépendance de notre décision nationale et il déjouera leurs manœuvres».
Par Abdelmadjid Blidi