Oran Aujourd'hui

Une «campagne» pour détecter les fuites et les raccordements illégaux

La société SEOR de distribution de l’eau a publié la semaine dernière un communiqué appelant l’ensemble des habitants d’Oran à «une mobilisation active pour l’organisation d’une vaste campagne de détection et de traitement des fuites et des raccordements illégaux au réseau d’alimentation».
Une campagne qui a été lancée le samedi 15 mars sous la supervision du wali d’Oran. Il s’agit, nous dit-on, d’optimiser la gestion du réseau d’eau potable, de réduire les pertes causées par les points de fuite dans les canalisations et de lutter contre les branchements illicites. Cette initiative visant à impliquer le citoyen dans la gestion de la maintenance du réseau secondaire de distribution et des installations domestiques a été plutôt critiquée et mal perçue par les mauvaises langues locales qui pointent du doigt les carences et les insuffisances observées en matière d’entretien et de maintenance des canalisations.
Le jour même du lancement de cette campagne de lutte contre les fuites d’eau, des quartiers et des cités d’habitat à l’Est d’Oran ont connu de longues coupures dans les robinets.
Des arrêts qui se prolongent durant toute la journée, sans que les habitants ne sachent trop comment et pourquoi le spectre des pénuries d’eau semble encore planer sur les foyers oranais. D’autant plus que la récente mise en service de la nouvelle usine de dessalement avait ouvert grand la porte au soulagement et à l’espoir des livraisons d’eau potable sans aucune interruption.
Mais il semble que c’était sans compter sur les fuites d’eau et la fragilité des vieilles canalisations principales et secondaires de distribution qui nécessitent de fréquentes réparations. On se souvient de ce grand projet de rénovation du réseau secondaire de distribution annoncé en avril 2009 et qui devait permettre de colmater les fuites en prévision de la mise en service du projet MAO d’adduction au Gargar.
A l’époque, les gestionnaires locaux affirmaient que 30 % des quantités d’eau potable livrées pour alimenter la ville, se perdaient en cours de route à travers les innombrables fuites constatées sur le réseau. Des fuites,qui accentuent les pertes et le déficit en quantité d’eau potable livrées à la SEOR par les différentes sources d’approvisionnement, principalement le couloir MAO et les stations de dessalement.
Un déficit connu, qui dure depuis plus de cinquante ans, aggravé par la forte croissance urbaine et démographique, mais aussi par le laxisme et les tâtonnements d’un mode de gestion aléatoire du réseau de distribution d’eau potable. Qui à Oran peut oublier toutes ces vieilles opérations annoncées à grand tapage médiatique et qui n’ont servi au final qu’à entretenir l’illusion. Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de cette entreprise étrangère «engagée» par un copieux contrat pour réparer et rénover tout le vieux réseau de distribution truffé de fuites et de malfaçons.
Aujourd’hui la SEOR appelle les citoyens à signaler les fuites d’eau et à dénoncer les raccordements illicites au réseau, alors qu’elle contribue parfois elle-même à encourager cette pratique en «régularisant» par exemple les squatteurs de caves et vides sanitaires dans des cités de l’USTO qui se raccordent illégalement au réseau.
Par S.Benali

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