Une crise sanitaire à multiples facettes
La fermeture des établissements scolaires durant une dizaine de jours était une option inévitable devant permettre de freiner la vertigineuse propagation du virus en milieu scolaire. Des directeurs d’écoles primaires, comme celles situées au quartier HLM avaient eux-mêmes pris l’initiative de fermer les classes car la majorité de leurs élèves étaient contaminés au Covid-19 sans toutefois présenter de graves symptômes nécessitant une prise en charge particulière. Mais les fatigues anormales, les légères douleurs au dos, et le mal de gorge allaient vite installer dans le quartier une ambiance de peur et d’inquiétude poussant les parents d’élèves à amener leur enfant en consultation au centre de santé ou au cabinet médical d’un médecin privé. Selon la praticienne installée à la cité des 1245 lgts, durant toute la semaine dernière, pas moins d’une trentaine de patients examinés chaque jour, en majorité des enfants étaient atteints par le virus. Le traitement de base administré est, certes, efficace, mais le risque de contamination de proches ou de parents non vaccinés, présentant une maladie chronique et une insuffisance immunitaire, inquiète fortement les médecins qui ne cessent d’alerter et de lancer des appels à la vaccination et au strict respect des mesures de prévention. Malheureusement, aucune action vigoureuse de sensibilisation et de mobilisation citoyenne n’est engagée pour renforcer l’élan et la motivation des citoyens envers la vaccination, ainsi que le port du masque et la distanciation. Lors de la prière de vendredi, à la Mosquée des HLM, on pouvait constater qu’une bonne majorité des fidèles ne portaient le masque que sous le menton, et parfois n’avaient aucun masque, faussement assurés de leur immunité pour avoir été partiellement vaccinés. Mêmes comportements et mêmes attitudes dans les magasins et les marchés ou rien ne semble troubler le climat d’indifférence, voire d’inconscience face à la progression vertigineuse des contaminations. Il est évident que les chiffres officiels avancés concernant le nombre de cas de contamination par jour sont loin de refléter la réalité du terrain car il ne concerne que les cas recensés et déclarés par les établissements et les structures de santé publique. Les nombreux cabinets de praticiens privés qui acceptent de recevoir les cas de contamination au Covid n’ont, quant à eux, jamais été sollicités par les responsables locaux de la santé pour transmettre leur bilan quotidien et encore moins leurs remarques et leur avis sur l’évolution de la pandémie. Un déficit d’information, de communication et de coordination qui reflète l’état de gestion de cette crise sanitaire à multiples facettes.
Par S.Benali