Une eau qui inquiète la ménagère
Le problème de coloration de l’eau potable distribuée dans les robinets de bon nombre de quartiers et de communes sera bientôt réglé. C’était en tout cas l’annonce faite il y a quelques jours par la responsable locale du secteur de l’hydraulique qui a indiqué que des travaux seront lancés pour la rénovation d’un tronçon de 4 km de la conduite principale d’acheminement d’eau du «transfert Cheliff-Gargar», situé en aval de la station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa qui contribue en grande partie à alimenter la wilaya d’Oran en eau potable. Ces premiers travaux de rénovation des conduites du réseau principal, attendus depuis longtemps, seront réalisés nous dit-on dans un délai ne dépassant pas six mois. Selon la directrice des ressources en eau de la wilaya d’Oran, citée sur la page internet officielle de la wilaya, ce projet «permettra de régler le problème de la qualité de l’eau qui touche de manière parfois persistante les quartiers de la ville et les localités de la wilaya». Tout en insistant pour dire « l’eau distribuée est potable et répond aux normes en vigueur établi par le législateur algérien», la directrice concernée ne pouvait évidement pas nier que la coloration de l’eau sortant du robinet, allant du jaune au marron foncé, est loin de répondre aux critères de qualité de l’eau potable qui, par définition, doit être «incolore et inodore». Un problème de coloration du liquide que l’on explique par le problème de vétusté et de corrosion de la canalisation qui, avec le temps, aurait perdu sa «protection cathodique». Une technique qui consiste à protéger les canalisations en acier contre les effets corrosifs sur le métal pouvant être causés par différents facteurs, en particulier les écoulements de l’eau elle-même. Un phénomène somme toute courant, connu sous le nom de la rouille qui n’épargne pas le métal. Ce qui a toujours alimenté la colère et les interrogations des ménages qui se demandent pourquoi les responsables concernés s’évertuent à laisser croire que l’eau colorée dans les robinets est certes «repoussante» mais reste potable et sans danger particulier pour la santé. De leur côté, la majorité des ménages oranais ont recours à l’eau de source, «ma hlou» vendu par les ambulants ou dans certaines épiceries, pour cuisiner. Beaucoup de ménagères se plaignent également des effets néfastes de l’eau du robinet sur leur beau linge blanc devenu marron ou jaune après le lavage. Les mauvaises langues locales estiment qu’il était bien temps de prendre en charge cet impératif de rénovation des conduites d’eau potable corrodées et abimées. Mais encore une fois, les contraintes de financement semblent compromettre le lancement de toutes les opérations devant être retenues pour assurer efficacement et durablement la qualité de l’eau potable dans les robinets oranais.
Par S.Benali