Oran Aujourd'hui

Ces éternels projets…

La reconversion de la Tour de l’ex-hôtel Châteauneuf, l’aménagement du plateau au sommet du Murdjadjo, et l’achèvement du vieux projet de «Palais des congrès» devenu «complexe culturel», sont les trois premiers dossiers en instance hérités par chaque nouveau wali de passage à Oran. Et cela dure depuis déjà plus de trente ans.
Un ancien wali racontait souvent, en privé, combien il était gêné et peiné par les critiques et les remarques sur la gestion urbaine de la ville d’Oran et qui n’avaient pour seuls points de référence que la vieille carcasse de la tour du Châteauneuf, la coupole abandonnée du «Palais des congrès», ou la petite mosquée et son ridicule petit minaret censé dominer la ville d’Oran.
Une critique qui semble caricaturale, affirmait l’ancien wali, tout en reconnaissant le désastreux échec de ces projets ratés. Mais après le Châteauneuf et le Palais des congrès, le plus vieil équipement public inachevé, d’autres projets sont venus allonger la liste des dossiers en instance et des opérations avortées.
Le siège historique de la Mairie est toujours fermé depuis plus de dix ans pour des travaux de consolidation aujourd’hui encore à l’arrêt.
La réhabilitation de sites et monuments dont la Mosquée du Pacha et le Palais du Bey, annoncée tous les quatre ans, se fait toujours attendre.
Le programme de restructuration urbaine du quartier des Planteurs reste encore coincé par la spirale des bidonvilles irréductibles. La gestion des vieux immeubles à risque d’effondrements, l’organisation du transport urbain, la gestion du foncier industriel et agricole, l’embellissement du cadre urbain, et bien d’autres sujets importants pour le statut et l’ image de la Cité pourraient être cités pour illustrer l’ampleur des retards et des échecs à répétition.
Certes, nul ne peut nier les efforts et les moyens financiers colossaux qui ont été engagés par l’Etat depuis ces vingt dernières années pour permettre à Oran de résorber quelque peu les grands déficits cumulés dans presque tous les secteurs d’activités. Néanmoins, les retards et les inepties enregistrées par certains projets d’envergure, bien connus des Oranais, ternissent la carte postale de la Capitale de l’Ouest trop souvent soumise à la médiocrité et aux improvisations scandaleuses.
A l’image de cet «ex-Palais des congrès» de Haï Sabah, reconverti plus tard sur le papier en «centre d’activités culturelles et de loisirs», et qui risque de battre le record des retards de livraison des projets.
Un record national détenu à ce jour par la grande Mosquée Ibn Badis qui a mis quarante trois ans avant de voir le jour. Ainsi va Oran.
Par S.Benali

 

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