Oran Aujourd'hui

Parkings à étages: des tâtonnements scandaleux

La réalisation, qui a duré près de quinze ans, d’un parking à étages très mal implanté à Mdina J’dida et qui est aujourd’hui abandonné, est un autre exemple servant à illustrer l’ampleur des inepties et des carences qui pénalisent depuis des décennies la gestion des projets et de la croissance urbaine de la capitale oranaise. En l’an 2000, il y a plus de 20 ans, les décideurs locaux avaient estimé qu’un plan d’amélioration des conditions de circulation et de stationnement des véhicules dans la commune d’Oran devait être mis en œuvre, incluant un plan de réalisation de plusieurs parkings à étages. Des points de stationnement que l’on disait indispensables aux exigences de la mobilité urbaine en pleine mutation suite au lancement du grand projet de tramway qui allait sillonner la ville. Mais ce projet de réalisation de parkings à étages est resté lettre morte jusqu’au début de l’année 2006 quand l’idée saugrenue de construire un parking à étages au cœur du quartier populaire de M’dina J’dida a été curieusement mise sur la table par on ne sait quel présumé gestionnaire du territoire se croyant expert et compétent. Ce projet de réalisation d’un parking à étages au centre du quartier commerçant de M’dina J’dida a mobilisé au départ une enveloppe financière de près de de 557 000 000 DA. La gestion financière de ce projet a connu, elle aussi, de scabreuses péripéties qui ont contribué à accentuer les retards de livraison et à générer des augmentations des coûts du projet. Mais une fois achevé, le parking n’a pas pu être mis en service et reste à ce jour abandonné malgré les tentatives des autorités locales voulant trouver une solution palliative à cette dépense d’argent public pour une ineptie urbaine scandaleuse. Pourtant les contraintes urbaines et les difficultés qui allaient empêcher le fonctionnement et l’exploitation de ce parking étaient bien visibles et prévisibles car le site retenu, au milieu du marché et des ruelles étroites occupées par les commerces ambulants, ne permet pratiquement aucune facilité d’accès indispensable à la rentabilité de ce genre d’infrastructures qui, dans d’autres métropoles modernes, ne sont généralement réalisés qu’en périphérie des centres urbains accessibles par le tramway, le métro ou le vélo. Ce parking à étages de M’dina J’dida, avec le vieux chantier du Palais des Congrès devenu «complexe culturel» de Haï Sabah, en attente de livraison depuis plus de vingt ans, ne font qu’allonger la longue liste des échecs et des tâtonnements scandaleux marquant l’histoire urbaine contemporaine de la ville d’Oran. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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