EDITO

Une junte aux abois

Au Mali, le putschiste Assimi Goita entraine le pays dans un cycle d’instabilité et de violence qui, fatalement, aura des conséquences dramatiques dans un pays où la fuite en avant de la junte militaire n’augure rien de bon. Dans son obsession à s’accaparer le pouvoir à vie, le chef de la junte a fracturé la société malienne comme jamais auparavant.
Dans un pays, parmi les plus pauvres au monde, les militaires n’offrent aucune initiative au peuple et ne dessinent aucun horizon pour changer la situation. Se murant dans un isolement suicidaire, Goita et les siens tentent de mettre au pas la société civile et les partis, et vont jusqu’à vouloir faire taire toute opposition en décrétant simplement et bonnement la fin du pluralisme politique. Grave erreur d’une junte aux abois, qui a fait réagir le peuple malien, qui désormais débarrassé de sa peur, investit la rue et s’oppose courageusement aux fossoyeurs de la démocratie au Mali.
Dans leur fuite en avant, les putschistes se sont totalement coupés du peule malien, qui depuis le coup d’Etat de 2021, voit sa situation sociale et économique péricliter de manière dangereuse. Le cours des prix a augmenté de façon vertigineuse touchant tous les produits, comme le prix du litre de carburant qui a augmenté de six fois dans certaines régions. Et la décision irréfléchie de fermer les frontières avec l’Algérie, n’a fait que compliquer davantage la situation, comme l’a souligné l’ancien Premier ministre Moussa Mara qui a déclaré que «la fermeture des frontières, notamment avec l’Algérie, un partenaire commercial vital, a paralysé l’économie malienne. »
Trop d’approximations et de décisions autoritaires, comme la dernière décision de dissoudre les partis, ont fait monter une colère sans précédent du peuple qui affiche aujourd’hui clairement son désir d’en finir avec cette junte qui mène le Mali vers l’impasse. Une junte qui a lamentablement échoué à assurer la sécurité du pays et qui a livré sa défense à des mercenaires qui font la pluie et le beau temps, amassant des millions de dollars, alors que les Maliens vivent dans le dénuement le plus total. Les groupes terroristes, encore plus présents que jamais, deviennent une menace plus visible que par le passé et défient un Etat en grande faiblesse.
Assimi Goita mène le Mali vers le chaos, mais son obsession à s’éterniser au pouvoir semble le mener vers sa perte, car le peuple est bien décidé aujourd’hui à s’opposer à sa folie dictatoriale. Il finira exactement de la même meunière avec laquelle il s’est approprié le pouvoir, et devra rendre compte de tout le mal qu’il a fait au Mali.
Par Abdelmadjid Blidi

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