EDITO

Une justice à la carte

Un mandat d’arrêt a été émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe Vladimir Poutine. On parle d’un dossier très lourd et de plusieurs preuves sur des crimes de guerre commis dans le conflit ukrainien.

Allez soyons fous et applaudissons la décision. Applaudissons jusqu’à nous faire brûler les mains. Et nous aimerions applaudir encore plus fort, mais en demandant que des mandats d’arrêts de cette même cour soient émis contre d’autres chefs d’États. Soyons naïfs et simplistes et demandons que la cour nous fasse le même coup avec G.W Bush, Anthony Blair et surtout le criminel Netanyahou. Aucune chance d’être entendus bien sûr, car les criminels sionistes qui massacrent les Palestiniens depuis des décennies se savent jouir de l’impunité totale et surtout de la protection de tous les pays occidentaux. Ils sont, comme dirait l’autre, du bon côté de la barrière même s’ils sont les pires criminels des temps modernes.

Justice pour tous, dirions nous, nous autres naïfs. Rendons justice aussi au peuple irakien, au peuple syrien et aussi et surtout au peuple palestinien. La CPI représente la justice internationale. Mais que cette justice est sélective! Il ne s’agit pas pour nous ici de défendre Poutine et les Russes. Ils sont assez puissants pour se défendre tous seuls, mais de relever cette justice à deux vitesses voulue par les Occidentaux qui dictent la vertu ( leur vertu) au reste du monde.

Cette Cour pénale internationale mise en place sous la pression des Européens, n’est pas reconnue par les Américains eux mêmes, mais cela n’a pas empêché le président Joe Biden de lui trouver cette fois des vertus, puisqu’il a estimé que cette décision de la CPI est « un signal fort  » et que ce mandat d’arrêt est « justifié ». Le président américain est dans son rôle, mais il reste néanmoins regrettable que cette justice internationale soit actionnée à la tête du client et selon les seuls critères voulus et imposés par les Occidentaux. Et les Africains en connaissent un bout, puisque toutes les affaires traitées par cette justice internationale concernaient des faits qui se sont produits en Afrique, au point où plusieurs pays africains avaient appelé à ne plus la reconnaître.

En résumé et pour parler plus généralement, aux yeux des leaders occidentaux aucun chef d’État des autres nations n’est légitime et tous sont passibles d’être traduits devant les juridictions internationales faites par ces Occidentaux qui ne reconnaissent apparemment aucune justice nationale des autres pays.

Mais l’Occident en voulant rester maître du monde, montre au fond des signes de panique et ne fait que se couper de ce monde qu’il a dominé pendant de très longues années, et qui est en train de s’organiser loin des pressions des capitales occidentales.

Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page