Une nation, c’est de l’effort et de la science
Aujourd’hui débute l’année universitaire 2023/2024. Cette année devrait être dans la continuation de celle qui l’a précédé et pas dans rupture. Cela étant, il est bien entendu question de son rapport au monde économique. Avec l’approche qui consiste à privilégier l’entreprenariat à travers l’opération un étudiant une start-up, le ton est donné quant à l’ambition de faire de l’université une anti-chambre efficace au monde du travail.
Cette façon de penser les études supérieures est de nature à créer une dynamique sans précédent au sein de la communauté économique nationale. Ce n’est certes pas toute la solution aux problèmes du pays, mais c’est un début prometteur, si l’on veut donner au savoir toutes ses chances dans la société. Que l’Algérien s’enrichisse après des études supérieures réussies, vaut beaucoup mieux qu’un enrichissement par l’économie parallèle.
Cette façon d’aborder l’enseignement supérieur prépare l’économie et la société à l’après pétrole. La matière grise devrait impérativement remplacer l’or noir. Nous autres algériens devront nous poser la question de ce que nous sommes, où nous étions et ce que nous risquons de devenir, si d’ici la fin de la rente. Il faut tout de même souligner que le propos ne concerne pas l’actuelle génération, mais les Algériens qui naîtront dans trois ou quatre décennies. C’est précisément pour ces Algériens-là que l’exécutif devra construire une alternative basée sur l’économie du savoir, sur les industries du futur et sur le compter sur soi.
L’Algérie qui s’est construite sur le model de l’Etat social ne doit pas tomber dans le piège de l’éternel Etat providence. La manne pétrolière a permis le maintien du serment fait au Chouhadas en éliminant les signes de l’extrême pauvreté. Mais ce paravent n’est pas pérenne. Plus on avance dans notre indépendance, plus ils s’amenuisent et nous avons eu des alertes très sérieuses. Les Algériens ont entrevu un monde sans pétrole. Le Pays, disons-le clairement, est une planète à lui tout seul. Il a traversé toutes les peines et de presque toutes les joies. Il est passé par des crises. Ses jeunes ont montré un courage qui a impressionné le monde entier.
Tout le monde s’accorde à dire qu’une nation, c’est exactement comme une famille qui en constitue d’ailleurs la cellule de base. Il faut beaucoup de stabilité dans un foyer pour avoir une progéniture qui ne vous oublie pas à l’âge de la sénilité. Il faut une entente parfaite entre les deux parents, une éducation exemplaire des enfants et un véritable projet de vie basé sur des principes immuables, à même de garantir la stabilité nécessaire à la famille. Une université performante revient à multiplier ces exemples positifs par le nombre de familles que compte le pays. Cela pour dire que même si la société parfaite n’existe pas, il est clair que l’exécutif a l’obligation de préparer le terrain aux générations qui vont arriver. Ces dernières auront de moins en moins d’énergie fossile pour maintenir le principe de l’Etat social. Il n’y a rien de mieux que l’effort et la science pour parvenir à cet objectif.
Par Nabil.G