Oran

Université Oran 2 : «La ville algérienne», thème d’un forum en sociologie

La faculté des sciences sociales de l’Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed, et l’unité de recherche en sciences humaines, philosophiques et sociales ont organisé, le 26 juin dernier, un forum sur le thème «La ville algérienne et les enjeux du temps présent», en hommage au défunt Professeur Abdelkader Lakjaa, enseignant-chercheur du département de sociologie et d’anthropologie de l’université d’Oran, décédé en novembre 2020.

Les travaux universitaires du défunt ont laissé une empreinte indélébile auprès de la communauté universitaire. La rencontre a pour objectif de «saisir la réalité des villes algériennes dans leur variété et leur complexité».
Le défunt, Abdelkader Lakjaa, a déjà brillé par la publication d’un travail de recherche dans la revue du CRASC Insaniyat intitulé «La Ville: Creuset d’une culture nouvelle. (Ville, culture et société en Algérie).» Dans cet article, le Pr Lakjaa a expliqué que «les questionnements et éléments de réflexion, issus d’enquêtes de terrain, convergent dans l’hypothèse de l’émergence d’une culture nouvelle dans les villes algériennes». L’auteur a recouru à un postulat et à des illustrations.
«Les illustrations des espaces résidentiels urbains, du travail des femmes à domicile et des mouvements associatifs permettent de montrer comment les groupes sociaux contribuent à la (re) construction sociale de la réalité urbaine en se référant à leurs propres référents culturels, représentations et imaginaires», a souligné le sociologue. Le Pr Lakja avait également publié aux éditions Casbah, un ouvrage intitulé «sociologie et société en Algérie.» «La ville est un thème sociologique par excellence» avait écrit Abdelkader Lakjaa Lakjâa en 2009.
Pour les sociologues participants à ce forum, «la ville est à la fois territoire et population, cadre matériel et unité de vie collective, configuration d’objets physiques et nœud de relations entre sujets sociaux.»
La ville renvoie aux yeux des sociologues participants, à deux ordres de réalité: d’un côté, une ville statique, sinon figée, du moins circonscrite pour un temps dans des cadres matériels; de l’autre, une ville dynamique, composée de citadins et de groupes en relation. Pour les sociologues, «la ville exprime bien une tension entre, d’une part, une cité cristallisée dans une certaine morphologie de l’habitat et, d’autre part, une ville en mouvement où s’expriment de multiples manières d’habiter et de s’approprier un lieu».
Dès lors, le rôle du sociologue urbain est d’appréhender les multiples formes d’interaction entre les différentes dimensions de la ville, de rendre visible la complexité du lien entre la ville plus ou moins cristallisée dans des institutions et des bâtiments, et la ville « vivante »,« en mouvement, toujours susceptible de déborder les cadres urbains constitués. Pour les sociologues, le mot «ville» a ceci d’avantageux qu’il mêle, et c’est là toute la richesse de son ambiguïté, des dimensions à la fois institutionnelles, sociales, matérielles, affectives et symboliques qu’aucun autre mot ne semble en mesure de recouvrir.
La sociologie dans la ville permet de saisir la complexité de la vie urbaine, l’enchevêtrement des trajectoires individuelles et des espaces, la multiplicité des acteurs qui président, d’une manière ou d’une autre, à la production de la ville et de l’urbanité».
Imad T

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