Vivement un changement dans les mentalités et les comportements
Un peu partout à travers la ville, les déchets ménagers, les débris de chantiers, les détritus et les sachets en plastique qui voltigent au gré du vent, font désormais partie du paysage urbain. Des images devenues banales, le plus souvent tolérées, voire admises dans l’inconscient collectif des habitants pris dans d’autres tourments et d’autres vicissitudes. Les coupures d’eau dans les robinets, le coronavirus et ses dangereux effets, les feux de forêts qui emportent des vies humaines dans plusieurs wilayas, et les nombreuses interrogations sur l’avenir social, ne cessent de nourrir le doute et le malaise ambiant devenu bien perceptible. Depuis une semaine, le programme d’action des autorités locales semble être mis en veilleuse, perturbé il est vrai par le deuil, la douleur et la colère propagée par les réseaux sociaux.
A Oran, comme sans doute ailleurs, les derniers événements tragiques en Kabylie alimentaient tous les débats au sein de l’opinion publique, plaçant la pandémie du covid, la vaccination et les mesures de prévention à l’arrière plan de l’actualité. Fatalement, la dégradation avancée de l’hygiène publique et l’insalubrité galopante ne sont presque plus inscrites dans les préoccupations affichées par les citoyens. L’ampleur du fléau n’a aujourd’hui d’égal que l’indifférence bien apparente des acteurs, gestionnaires et responsables locaux ayant la charge de ce dossier. Il suffit, pour l’exemple, de contempler ce présumé boulodrome, partageant le même mur de clôture que la mosquée des HLM, et aménagé à grand frais il y a trois ou quatre ans, pour se rendre compte du laxisme et du renoncement des responsables municipaux, dont certains fréquentent pourtant l’endroit.
«Au lieu d’aménager un boulodrome devenu presque un dépotoir, on aurait dû plutôt penser à une extension de la salle des prières de cette mosquée très exigu pour les nombreux fidèles, s’indigne un retraité du quartier, choqué par l’argent des contribuables ainsi jeté par les fenêtres». L’entretien et le nettoiement du cadre urbain, loin d’être une priorité pour les pouvoirs publics, reste encore un dossier pénalisé par le laxisme et l’improvisation propre à un système de gestion locale obsolète et défaillant dans tous les domaines de l’activité sociale, culturelle et sportive. Vivement un vrai changement dans les mentalités, les comportements et les pratiques qui génèrent un peu partout les échecs, la clochardisation et la régression…
Par S.Benali