Oran Aujourd'hui

Vocations imposées et des improvisations à hauts risques

Les Oranais se souviennent de ce projet de restauration du Palais du Bey et de la mosquée du Pacha annoncé à grand tapage médiatique en partenariat avec un organisme turc. Une annonce restée sans suite.
On se souvient également du fameux projet d’investissement algéro-turc annoncé en octobre 2016 qui avait l’ambition de transformer la Sebkha d’Oran en une grande zone touristique.
Le «Lac de Dhayat Morsli », disait-on à l’époque, ressemblera au lac Léman en Suisse.
Une présentation du projet par un paysagiste libanais dans la salle de conférence de la Mosquée Ben Badis avait emballé tous les présents qui pensaient naïvement que la Sebkha oranaise allait enfin sortir de la liste morbide des «points noirs» qui défigurent la capitale oranaise.
Mais encore une fois, c’était sans compter sur la légendaire fatalité des échecs et des renoncements qui planent depuis des lustres sur le ciel oranais.
La Vieille mosquée, l’ancien Palais, le siège de la grande mairie, la célèbre rue des Aurès, les vieux quartiers Ederb et Sidi El Houari, les immeubles inscrits au «vieux bâti», les rejets d’eau usées dans le lac de la Sebkha et même sur le littoral est de la cité, et bien d’autres dossiers restent à ce jour en instance malgré les belles annonces lancées en moyenne tous les cinq ans pour la réhabilitation et l’aménagement des sites et édifices concernés.
Le lac de la Sebkha d’Oran illustre on ne peut mieux cette politique des annonces sans lendemain érigée depuis des lustres en sublime mode de gouvernance.
Une zone péri-urbaine qui semble aujourd’hui faire honte aux habitants de la cité qui ne comprennent toujours pas pourquoi les décideurs d’hier n’ont pas engagé un véritable projet de dépollution du site et d’intégration de la zone au tissu urbain de la ville.
Un confrère de la presse oranaise a souligner la semaine dernière, à juste titre, à quel point la Sebkha d’Oran était devenue à la fois un site prioritaire, sacralisé dans les discours officiel, mais inaccessible et intouchable depuis son inscription sur la liste Ramsar des zones humides à protéger.
Après le projet mort-né d’aménagement d’un vaste espace touristique, le site de la Sebkha fait l’objet depuis peu d’une autre annonce, un projet de réalisation d’un «village scientifique» annoncé par le wali en poste.
Un projet consacré aux chercheurs et universitaires qui sera, précise-t-on, accompagné par divers aménagements tels que la réalisation d’espaces verts, d’aires de détente et de pratique sportive, et de structures commerciales diverses.
Et selon des sources proches du dossier, citées par notre confrère, ces travaux d’aménagement complémentaires du «village scientifique» seront pris en charge par un investisseur privé.
De l’ancien projet avorté de village touristique, à l’actuel projet de «village scientifique», la Sebkha oranaise ne cesse de chercher son avenir à travers des vocations imposées et des improvisations à hauts risques.
Par S.Benali

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