«100 locaux par communes» : la faillite de l’ancienne gouvernance
Les services de l’APC de Bir El Djir ont procédé la semaine dernière à l’évacuation des locaux commerciaux squattés illégalement à Bir El Djir. Ces locaux, rappelons-le, ont été réalisés dans le cadre du fameux « programme des 100 locaux par commune » ordonné par le défunt président Bouteflika. Des locaux conçus et construits dans l’anarchie et la précipitation et qui sont longtemps restés abandonnés suite à des dysfonctionnements et parfois des dérives dans la gestion des affectations aux bénéficiaires censés être des «jeunes chômeurs» présentant un solide projet commercial ou artisanal. Les locaux attribués au niveau du bâtiment de l’avenue de Cuba, comme celui situé à la cité des 1245 logts face à l’agence Télécom, sont restés longtemps fermés, parfois sous-loués à des tiers ou occupés par des bandes de jeunes désœuvrés transformant l’endroit en «kecha» pour de longues soirées de beuverie. Malgré les plaintes des résidents, les bâtisses dites «de l’emploi des jeunes» dans les communes d’Oran et de Bir El Djir n’ont jamais pu répondre aux objectifs escomptés. Avec le temps et le laxisme des anciens responsables, on allait assister à la clochardisation des lieux à travers l’ouverture de commerces divers n’ayant rien à voir avec les critères retenus initialement. De la vente de casse-croûte de Calentica aux CD rom de musique, en passant par les gâteaux, les fruits et légumes ou même la gargotte, les locaux, d’une superficie très modeste ont été le plus souvent vendus «sur parole» ou loués à d’autres personnes sans aucun profil universitaire ni qualification. Par ailleurs, tous les locaux situés en rez-de -chaussée de ce qui devait être un centre d’activité des jeunes, ont été transformés avec la démolition de la fenêtre et l’aménagement d’une grande porte d’entrée pour un accès direct sur la voie publique. Aujourd’hui, la façade du bâtiment de l’emploi des jeunes aux Hlm/usto offre une image désopilante avec ses enseignes mal écrites et ses affiches où l’on découvre même une annonce «Local à louer».Ce qui est en principe contraire au cahier de charge et à la réglementation. A Bir el Djir, l’intervention des autorités locales pour évacuer les squatteurs installés illicitement a été saluée par les riverains. Mais les mauvaises langues locales se demandent encore pourquoi les gestionnaires successifs concernés ont tant tardé à intervenir. Selon certains témoins, même la situation administrative n’est pas clairement maîtrisée pour bon nombre de ces locaux revendiqués parfois par deux ou trois attributaires présumés.
Par S.Benali