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10ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique : «La situation actuelle de l’ONU souligne l’importance de la voix africaine»

Les travaux du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique ont débuté hier, à Oran, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ahmed Attaf.

Cet événement a enregistré la présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens à l’étranger, Mamadou Tangara, en sa qualité de président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour le mois de décembre en cours, ainsi que le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, l’Ambassadeur Bankole Adeoye, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Intégration régionale de la République du Ghana et coordonnateur des membres africains au Conseil de sécurité de l’ONU, Kwaku Ampra Twum-Sarpong.
Cette rencontre comprend également une participation de haut niveau, notamment ministérielle, d’Etats membres du Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (UA), ainsi que des membres africains du Conseil de sécurité des Nations Unies, en plus d’experts et de hauts représentants d’instances africaines et de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Lors de la première journée de cet événement, deux tables rondes de haut niveau ont été tenues.
La première a porté sur « Le dixième anniversaire du Séminaire de haut niveau : le rôle du Conseil de paix et de sécurité et des trois Etats dans le renforcement de la voix de l’Afrique sur la paix et la sécurité à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations Unies : que devons-nous encore faire?.
La deuxième table ronde de haut niveau était intitulée « Le retour des changements anticonstitutionnels des gouvernements en Afrique : perspectives mondiales, réponses et implications sur le Groupe A3 ».
Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf est revenu sur l’importance de ce séminaire qui est une plate forme de dialogue constructif pour la paix en Afrique.
Dans son intervention, il a salué l’effort collectif africain, « Oran est un lieu permanent choisi pour cette conférence continentale, préféré comme source durable d’inspiration et de stimulation pour cet effort collectif désormais officiellement connu sous le nom de « Parcours d’Oran». Ce parcours que nous célébrons aujourd’hui pour ses dix années d’existence. Il a démontré son importance en tant que plateforme pour un dialogue constructif et un incubateur de discussions riches entre les acteurs régionaux et internationaux les plus importants dans le domaine de la paix et de la sécurité.
La où les idées ont mûri, les visions et les perspectives se sont concrétisées, et où les initiatives ont émergé chaque fois que la paix et la sécurité sur notre continent étaient en jeu, et chaque fois que les efforts africains devaient être déployés pour éteindre les foyers de tension et de conflit, et chaque fois que nous avons cherché des solutions africaines aux problèmes africains » dira le ministre.
avant d’ajouter: « Ce parcours qui a consolidé son rôle effectif et efficace en renforçant la coordination interafricaine et en permettant aux membres africains du Conseil de sécurité de plaider et de défendre d’une seule voix et de manière unifiée les préoccupations, les questions et les aspirations de nos pays, tous réunis sous le dôme de notre organisation continentale, l’Union africaine.
Guidée et inspirée par ce que ce parcours génère comme opinions, décisions et positions, l’Algérie continuera sincèrement, avec dévouement et intégrité, à soutenir cet effort collectif africain et à contribuer à créer les conditions de sa réussite ».
Le ministre a rappelé l’importance de la présentation de l’Algérie dans le Conseil de sécurité en 2024.
« En vertu des directives du Président de la République, l’Algérie consacrera son prochain mandat au Conseil de sécurité en coordination totale avec ses frères du Mozambique et de Sierra Leone pour représenter l’Afrique de la meilleure manière au sein de cette instance des Nations Unies.
Elle œuvrera à renforcer l’influence de notre continent dans le processus décisionnel, en se basant sur des positions communes fondées sur les principes, les valeurs et les idéaux consacrés par la Charte constitutive de l’Union africaine » précise -t-il, rappelant l’importance de la voix africaine dans l’organisation mondiale, « La situation actuelle de l’ONU souligne l’importance de la voix africaine, une voix de sagesse, d’engagement et de responsabilité, face à l’effondrement du système de sécurité collective et à l’incapacité presque totale du Conseil de sécurité pour faire face aux défis actuels.
Cette situation, reflétant de manière crédible et objective la crise des relations internationales, constitue à nos yeux la plus grande menace pour la paix et la sécurité mondiales.
La scène internationale connaît aujourd’hui les graves répercussions d’une polarisation croissante entre les puissances mondiales, avec des manifestations catastrophiques de recours à la force pour résoudre les conflits voire l’oppression de la légitimité internationale, et la minimisation des responsabilités dictées par l’appartenance à un système international civilisé.
Cela place notre continent en bas de la liste des priorités » dira le ministre.
Dans le même cadre, les défis sécuritaires en Afrique ont pris des dimensions extrêmement graves selon le ministre « avec l’intensification des interventions étrangères et la collision de leurs intérêts, entraînant une détérioration sans précédent de la paix et de la sécurité sur le continent. Je crois fermement que notre continent traverse une période délicate, pleine de contradictions, mêlant espoirs et défis.
Les espoirs résident dans les progrès réalisés dans la concrétisation du projet d’intégration continentale, en particulier avec les efforts continus pour activer la Zone de libre-échange continentale, une composante essentielle pour réaliser le développement économique et le bien-être social en Afrique.
Je fais référence aux défis imposés par la détérioration des situations sécuritaires et politiques à grande échelle et de manière rapide à l’échelle continentale, en particulier dans la région du Sahel.
Cette région est devenue le symbole de l’absence de sécurité et de stabilité, de l’est à l’ouest, de la mer Rouge à l’océan Atlantique, au milieu de la prolifération du terrorisme, du crime organisé, de l’aggravation des foyers de tensions, des conflits et des changements non constitutionnels des gouvernements, rappelant une ère que nous pensions révolue » ajoute le ministre dans son intervention.
Il a également insisté sur l’importance du projet d’intégration et d’unité de l’Afrique « Ces développements imposent une nouvelle réalité à laquelle nous devons faire face avec responsabilité, détermination et sérieux, en nous basant sur les valeurs, les principes et les idéaux qui sous-tendent notre organisation continentale.
Cela guide notre action collective en Afrique et la régulation de nos relations avec le reste du monde.
Dans cette perspective, l’Algérie, sous la direction du Président Abdelmadjid Tebboune, estime que la réalisation du projet d’intégration et d’unité africaine doit être accompagnée de mesures pratiques et effectives permettant à notre continent de jouer un rôle influent dans la reconstruction des équilibres mondiaux et la formulation d’un nouveau système international dans lequel notre continent ait une voix audible, une sécurité préservée et un rôle assuré dans le processus de prise de décision internationale » explique-t-il.
Ahmed Aattaf estime que le continent africain n’a pas d’autres choix que de rassembler ces forces et unifier sa voix.
« J’espère que cette session contribuera davantage à réaliser ces nobles objectifs en renforçant l’unité des pays africains au sein du Conseil de sécurité en tant que bloc solide exprimant d’une seule voix les préoccupations de notre continent.
En tant que bloc équilibré, il œuvre pleinement à contribuer à résorber les divisions au sein de cette instance centrale des Nations Unies, en tant que bloc responsable reflétant l’engagement permanent de l’Afrique envers les principes et objectifs de la Charte des Nations Unies, et sa participation reconnue dans l’action internationale multipartite au service de l’humanité tout entière » conclut le ministre des affaires étrangères.
 Fethi Mohamed

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