L’absence de culture urbaine et citoyenne
En juillet 2015, l’inauguration en grande pompe du jardin dit «citadin» aménagé sur la frange marine devait être, selon le discours de l’époque, un événement majeur à inscrire en «exploit» venant couronner les efforts d’amélioration de l’environnement et du cadre urbain de la cité oranaise. Finalement baptisé «jardin méditerranéen», en hommage à la candidature d’Oran à l’organisation des jeux méditerranéens, cet espace vert situé au prolongement de l’esplanade de Sidi M’hamed devrait, en principe, réunir toutes les structures et les conditions favorables à la promenade, à la détente et aux jeux récréatifs pour enfants.
Un responsable local à l’époque affirmait même que le nouveau site aménagé en espace vert allait devenir un «poumon d’aération» pour les familles oranaises. Mais avec le temps, on a compris que ce jardin allait souffrir de certaines contraintes d’accès et de prise en charge aléatoire des espaces verts et de l’environnement. Certains, à l’époque ont tenté de trouver des «spécificités», ou des «originalités» pouvant inscrire ce nouveau jardin dit méditerranéen en projet ambitieux ou audacieux des plus attractif. Mais sept années plus tard, ceux qui le découvrent ne sont nullement ébahis ni fascinés par cet espace orné de plantes banales et de palmiers, d’un bassin d’eau et d’espaces supposés gazonnés.
Le tout implanté autour d’une station de relevage des eaux usées réalisée ici il y a plusieurs années. Sans vouloir atténuer le mérite des initiateurs de ce projet, il faut admettre que ce jardin «méditerranéen» n’a ni le contenu, ni l’envergure, ni l’esthétique lui permettant de rivaliser avec les plus anciens et célèbres sites d’espaces vert tels que le Jardin des plantes ou l’ex-promenade Létang. Des sites qui ont été malheureusement marginalisés et maltraités par un système de gestion des affaires municipales gangréné par le laxisme et la fuite des responsabilités. Mais également par un hallucinant déficit de culture urbaine et citoyenne indispensable au progrès et à la modernité.
S.Benali