Les dossiers oranais en éternelle instance
Il y a quelques semaines, évoquant les grandes lignes de son bilan depuis son installation il y a moins d’un an aux commandes de la wilaya, le wali d’Oran avait indiqué que «certains grands projets avaient enregistré de grands retards de livraison avant d’être relancés après une réévaluation à coups de plusieurs milliards de DA». Il s’agit, avait indiqué le responsable local aux journalistes présents, de la nouvelle aérogare d’Oran qui a fait l’objet d’une revalorisation à 7,5 milliards de DA, de la pénétrante au port d’Oran pour 12 milliards de DA et du stade olympique de Belgaid pour 4,5 milliards de DA. Une enveloppe globale de 24 milliards de DA a donc ainsi été consommée pour permettre l’achèvement de ces trois grands projets initiés depuis de nombreuses années puis lancés dans des conditions d’études de maturation plutôt aléatoires mais encore inconnues du grand public. On sait, depuis toujours, que tous les walis qui se sont succédé à Oran héritent d’un grand nombre de dossiers en perpétuelle instance, tant ils sont embourbés dans des contraintes et des paradoxes de gestion ne pouvant que générer des retards et du gaspillage d’argent. Les effets de la centralisation et des lourdeurs des procédures d’inscription et de financement des projets de développement, mais aussi le manque de rigueur et d’efficacité dans la programmation et le suivi des chantiers expliquent, selon des experts, l’ampleur des déficits et des retards enregistrés. Pour illustrer le propos, on pourrait citer des dizaines d’exemples illustrant cette fatalité des échecs et des balbutiements qui gangrène le parcours de bon nombre d’opérations et de projets d’aménagement inscrits au calendrier du progrès et de la modernité de la capitale oranaise. La tour hideuse de l’ex-hotel Châteauneuf devant étre transformée en locaux communaux, le siège de l’hôtel de ville fermé pour rénovation depuis dix ans, le présumé complexe culturel de Hai Essabah toujours à l’abandon, la mosquée du Pacha et le Palais du Bey en attente de réhabilitation, le règlement du problème des eaux souterraines de ruissellement au centre ville, la consolidation définitive, ou la démolition, des bâtisses du vieux bâti à risque d’effondrement ou encore l’organisation du transport urbain et l’éradication des bidonvilles seront encore des dossiers en instance pour bon nombre de prochains walis appelés au chevet d’Oran. Jusqu’à quand ?
Par S.Benali