Novembre, octobre et février…
Moins d’un mois nous sépare du Premier Novembre, symbole absolu, s’il en est, de la détermination du peuple algérien de recouvrer sa souveraineté . Cette date historique intervient cette année au cœur du soixantième anniversaire de l’indépendance du pays, avec ce qu’on a vu comme festivités grandioses. Nous sommes également à la veille d’un autre anniversaire, douloureux celui-là. Il y a, en effet, 34 ans presque jour pour jour, éclataient les événements d’octobre. Ces deux grands moments de l’Histoires du pays doivent amener les Algériens à méditer leur puissance lorsqu’ils agissent dans l’unité. Et pour cause, le combat libérateur, la libération elle-même et l’ouverture démocratique n’ont été possibles que grâce à l’adhésion de tout le peuple. Les élites ont certes montré la voie, mais il a fallu que la société y croit et accepte de payer le prix pour que le rêve des philosophes et des politiques devienne réalité.
Depuis sa renaissance, l’Algérie s’est construite à coup de révolutions et de résistances héroïques. La dernière en date est cette formidable démonstration d’unité et de patriotisme lors des grandioses manifestations du 22 février 2019 qui ont duré des mois, sans qu’aucune goûte de sang ne soit versé. C’est la leçon tirée des événements du 5 octobre 1988 et de l’affreuse décennie sanglante qui a suivie. Les Algériens y ont montré au monde et aussi à eux-mêmes, combien le combat libérateur et la liberté chèrement acquise, devaient être défendus au prix d’autres sacrifices, mais aussi leur attachement à la lutte pacifique pour l’émancipation de leur société.
Vu de l’étranger, au 21e siècle, on a une idée quelque peu floue d’un peuple « qui passe son temps à guerroyer contre lui-même et les autres ». C’est d’ailleurs l’image que l’on veut donner de notre pays. Et certains youtubeurs et autres politiciens du vendredi qui interviennent avec grand plaisir sur les chaînes étrangères, travaillent à vouloir confirmer cette image biaisée de l’Algérie. Que ce soit sur les événements d’octobre, sur la décennie noire ou sur le Mouvement populaire de 2019, certaines « nouvelles élites » créditent trop facilement la thèse du complot interne au système politique, donnant au peuple un rôle de simple bouc-émissaire et parfois de spectateur passif, tout juste bon à compter les points et à aller voter.
Certaines de nos « élites » alimentent la machine anti-algérienne qui écarte la société des grands moments de l’Histoire algérienne. A ce rythme, le risque est grand qu’on dise un jour que la guerre de libération n’était pas si populaire que cela. Que l’on sache donc que la guerre de libration, les victoires le terrorisme et la force pacifique du peuple relèvent d’une seule histoire, celle de l’Algérie et des Algériens. Il n’y a pas un avant et un après.
Par Nabil.G