La viande d’âne: Un autre créneau mafieux
Depuis le début de l’année en cours, l’actualité oranaise a été trop souvent marquée par de scandaleuses affaires de commercialisation de viande d’âne et de démantèlement d’abattoirs clandestins de baudets. Des restes de viande et de cadavres de baudets ont été plusieurs fois découverts jetés dans des décharges dans certains quartiers et communes périphériques, notamment dans le secteur urbain Bouamama et dans la commune d’El Kerma. Il y a quelques semaines, les éléments de la gendarmerie nationale avaient arrêté un groupe d’individus qui activaient dans un abattoir clandestin à Mers El Kebir afin de commercialiser la viande d’âne maquillée avec certains produits. Les découvertes de véritables dépôts de viande d’âne allaient devenir de plus en plus fréquentes, semant les appréhensions et la colère parmi la population. Il y a moins d’un mois, lors d’un contrôle d’une boucherie située au quartier Es-Sabah les policiers avaient saisi 52 kilogrammes de viande d’âne destinée à être vendue à de modestes citoyens, naïfs et incrédules, mais surtout motivés par le petit prix affiché en cette conjoncture ou le kilogramme de mouton dépasse le montant inouï de 2 500 DA. Un autre abattoir clandestin de baudets a été découvert la semaine dernière à El Kerma, avec des carcasses et de la viande d’âne et tout un attirail de boucherie. Quatre individus, auteurs de cette activité illicite et immorale ont été condamnés jeudi dernier par le tribunal d’Es-Sénia à quatre ans de prison ferme et une amende de 100.000 DA. Un verdict salué par l’opinion locale dans les réseaux sociaux, même si quelques voix se sont élevées pour dénoncer un présumé «déséquilibre des sanctions» entre les vendeurs de viande d’âne et les dealers de drogue arrêtés en flagrant délit à travers certains quartiers. Certains énergumènes, affiliés à des sphères connues pour leurs techniques de désinformation et de manipulation, ont même osé s’interroger sur la «qualité comestible» de la viande d’âne, comparant le baudet au chameau ou au renard qui seraient consommé en toute quiétude dans certaines régions du pays. C’est dire à quel point cette pratique d’abattage et de commercialisation de la viande d’âne présente de gros risques de prolifération et de banalisation programmée si ce n’était l’intervention urgente et efficace des services de sécurité. Ces sales pratiques d’abattage illicite et clandestin de baudets en vue de commercialiser la viande d’âne dans les communes rurales périphériques est encore un signe révélateur de la régression des valeurs morales et citoyennes. « Certains adeptes de l’agitation et de la zizanie ont même osé écrire sur les réseaux sociaux que «que les Oranais, qui mangent bien les escargots et les cuisses de grenouilles, ne seraient peut-être pas allergiques à la viande d’âne…». Un commentaire certes tendancieux, mais qui souligne néanmoins l’activité des semeurs de trouble à la solde de certains intérêts… Ainsi va Oran.
Par S.Benali