L’ambassadeur a mis en garde contre toute initiative pressée obligeant les Etats membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels. Pareil comportement «pourrait conduire à des résultats contre-productifs contraires aux objectifs de ces négociations», insiste M.Larbaoui.
«Le moment est venu pour que la communauté internationale puisse remédier à cette injustice persistante de longue date, en particulier lorsqu’elle traite de la question relative à l’attribution de sièges permanents et non permanents aux pays africains au sein du Conseil de sécurité élargi». La déclaration est du représentant permanent de l’Algérie à l’Onu, Nadir Larbaoui. Le propos est clair et la revendication algérienne ne date pas d’aujourd’hui. L’Algérie a toujours revendiqué un traitement équitable pour les pays africains, membres de l’ONU. La proposition algérienne consiste à augmenter «la présence et la représentation de l’Afrique, comme établi par le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, qui ont été adoptés par l’Union africaine en 2005 et cela devrait être reflété dans les prochaines négociations intergouvernementales», a indiqué le diplomate algérien, soulignant que l’Algérie, «conformément aux principes et objectifs des Nations unies, en particulier le principe de l’égalité souveraine entre tous les Etats membres, attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité». Pour l’Algérie, cela relève «des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations unies», signale Nadir Larbaoui. Il rappellera à ce propos que l’Algérie est «l’un des premiers pays qui a appelé et encouragé le processus d’élargissement de la composition du Conseil de sécurité». Le diplomate a ajouté que l’objectif poursuivi par l’Algérie consiste aussi dans «l’amélioration de méthodes de travail» de l’institution onusienne. Elle a, de ce fait, «participé activement aux premières réunions du Groupe de travail à composition non limitée sur la réforme du Conseil de sécurité».
L’Algérie, en sa qualité de membre du Comité des dix (C10) de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité, considère toujours les négociations intergouvernementales comme la seule plate-forme pour discuter du processus de réforme. Cela étant entendu, l’ambassadeur a mis en garde contre toute initiative pressée obligeant les Etats membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels. Pareil comportement «pourrait conduire à des résultats contre-productifs contraires aux objectifs de ces négociations», insiste M.Larbaoui. C’est pourquoi le délégué de l’Algérie a appelé à accorder une grande importance aux négociations intergouvernementales internationales. Argumentant son propos, le diplomate dira que «les réalités géopolitiques actuelles sur la scène internationale imposent à la communauté internationale une réforme globale du Conseil de sécurité de manière consensuelle».Cela, en privilégiant le cadre des prochaines négociations intergouvernementales afin «de parvenir véritablement à une représentation juste et équilibrée au sein du Conseil de sécurité, afin d’appuyer son rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il indiqué.
Le diplomate évoque la résolution 62/557 adoptée par l’Assemblée générale le 15 septembre 2008, qui stipule que les positions et propositions des Etats membres doivent être prises comme base de négociation, et souligne l’importance et la nécessité de tenir compte de l’équilibre entre les cinq principales questions du processus de réforme du Conseil de sécurité, au moment de commencer à s’engager dans la conduite des prochaines négociations.
Anissa Mesdouf