La sardine à 1400 dinars le kilo, le merlan à 2900 dinars ou encore la crevette à 7000 dinars…. Au marché de poisson situé au sein de l’abri de pêche de Kristel, les prix atteignent des sommets!
Ce marché est pourtant conçu avec un circuit commercial direct appelé «du pêcheur au consommateur sans aucun intermédiaire». L’augmentation des coûts de production qui poussent naturellement les prix des produits halieutiques n’explique pas tout. Vendredi dernier, il y avait une ruée indescriptible sur le poisson au sein de ce marché récemment aménagé au sein même de l’abri de pêche de Kristel. Mais rares sont les personnes qui ont acheté du poisson. Les prix sont hallucinants. Il était 17 heures et il y avait un flux constant de personnes.
La circulation est infernale pour arriver au village. Tout le monde venait pour acheter du poisson frais et «pas cher». Ce village touristique est connu pour sa côte et ses poissons frais.
Le visiteur peut sentir la mer et le poisson dès qu’il entre dans ce marché. Cet espace commercial est pris d’assaut par des milliers de clients. Mais qu’est-ce qui pousse tout ce monde de consommateurs vers ces poissonniers ? Ici, le poisson est frais. Mais à quel prix ? Mais une fois sur place, les prix donnent le tournis. «Les prix sont exorbitants», explique une ménagère.
Les sardines affichent 1400 dinars le kilo. Le merlan se vend à 2900 dinars le kilo. La dorade est à 1500 dinars, le calamar et le mérou sont inaccessibles. La palme d’or revient à la crevette proposée entre 6200 et 7000 dinars ! Un record absolu ! «Les prix sont trop élevés et je ne sais pas quoi acheter. Je voulais acheter la dorade pour la préparer au barbecue, mais ce n’est pas possible avec un prix à 1500 DA le kilo. Même les sardines sont inaccessibles», dit la jeune femme. Le poisson devient-il un produit de luxe ? Le pouvoir d’achat ayant beaucoup baissé, les Oranais consomment de moins en moins de poisson. Quelques pêcheurs rencontrés au port citent les principales raisons de l’augmentation des prix du poisson: «la perte d’espèces marines, la pollution, le changement climatique et la pêche intensive… ».
«Il y a une rareté de production», affirment les pêcheurs. «La pollution marine a un impact direct sur la biodiversité. Nous avions l’habitude de voir des espèces toute l’année. Par exemple, je pêchais le calamar toute l’année, mais ce n’est plus le cas maintenant. C’est aussi dû à la surpêche et à certains pêcheurs illégaux qui n’hésitent pas à pêcher des poissons avant la reproduction», nous dit-il.
Imad T