Oran Aujourd'hui

Circulation routière: le règne des «points noirs»

Tous les automobilistes et taxieurs oranais connaissent et redoutent le passage par le rond-point de Pépinière qui est devenu un véritable calvaire en matière de circulation routière à Oran.
Un «point noir» dit-on pudiquement, qui perdure depuis plusieurs années, où l’anarchie et les encombrements de la circulation ont atteint un seuil insupportable en raison des flux importants de véhicules empruntant ce giratoire pour quitter la ville via la RN11, pour se rendre dans les nouvelles zones urbaines à l’Est et Nord-est d’Oran ou vers les quartiers de l’USTO et Es-Seddikia.
Depuis longtemps déjà, des élus des anciennes APW avaient averti et demandé aux autorités locales de l’époque d’initier des projets d’aménagement permettant d’alléger les pressions sur ce point de passage routier incontournable.
En marge d’une récente session ordinaire de l’APW, le wali en poste à Oran vient à son tour d’affirmer «qu’en plus des efforts consentis pour l’aménagement et le bitumage des routes, les services de la wilaya vont oeuvrer en 2024 pour l’obtention de crédits financiers nécessaires à la réalisation d’une trémie dans le giratoire de Pépinière afin d’éradiquer ce point noir».
C’est là certes une bonne nouvelle, chaleureusement accueillie par les élus de l’APW, mais qui a paradoxalement fait ressurgir sur les réseaux sociaux un élan de colère et de dénonciation visant les échecs et les paradoxes d’une stratégie de développement local truffée de retards hallucinants.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent en effet des assurances et des discours d’anciens wali de passage à Oran qui annonçaient eux aussi avec certitude et aplomb un prochain lancement d’un projet de trémie et d’autres ponts devant désengorger le rond-point de la pépinière en cours de saturation.
Mais c’était sans compter sur les pesanteurs bureaucratiques et les choix «autoritaristes» qui pénalisent très souvent les priorités d’investissements pour le développement local.
Il fut un temps, où des urbanistes oranais avisés avaient avertis que la réalisation des premières trémies aux rond points El Bahia et à la Cité Djamel allait accélérer en amont la surcharge et l’encombrement des axes routiers le long du troisième périphérique et à la sortie Est de la Ville.
Des propositions d’inscription de projets d’aménagement des ronds-points de la Pépinière, de la frange marine vers Canastel, et du rond point d’ El- Morchid ont été suggérées par les anciens élus de l’époque.
Mais la trémie de la pépinière a été une nouvelle fois remise en cause.
Oran n’a jamais réussi à résoudre le problème de la circulation routière et des embouteillages qui empoisonnent le quotidien des usagers.
Certes, des efforts indéniables ont été engagés à travers la réalisation de bon nombre de projets de routes de contournement, de rond points, de voies de dégagement, d’élargissement de voies étroites, et de réalisation de trémies et ouvrages d’art, mais sans pour autant faire évoluer l’ensemble du réseau routier urbain vers plus de fluidité et de cohérence afin de permettre à moyen et à long terme d’absorber les flux toujours croissants de véhicules en circulation.
Fatalement, les «points noirs» n’ont jamais cessé de se multiplier, allant jusqu’à se propager aux accès de la ville et même dans des zones périurbaines où d’impressionnants embouteillages se forment à certaines heures de la journée… Ainsi va Oran…
Par S.Benali

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