Le déficit chronique du budget communal
La pérennité des salaires des travailleurs communaux et les opérations d’embellissement du cadre urbain ont été au cœur des débats de la troisième Session ordinaire de l’Assemblée populaire communale (APC) d’Oran, organisée la semaine dernière.
Une enveloppe financière de 400 milliards de centimes, a été dégagée dans le cadre du Budget Primitif de l’année 2024 permettant d’assurer le paiement des salaires pour une durée de 10 mois.
On sait que les charges salariales de la commune d’Oran, qui compte pas moins de de 7.200 employés, s’élèvent à un montant impressionnant de plus de 30 milliards de cts par mois.
Selon le président de la Commission de l’investissement et de l’économie, cité par les journaux oranais, une certaine amélioration de la situation des recouvrements aurait permis à l’APC de dégager cette première réserve financière devant permettre d’assurer le paiement des salaires de l’exercice 2024.
Exposant les différents postes de dépenses importantes, durant l’exercice en cours, le responsable communal a souligné que durant cette première année du mandat, la commune a été confrontée au «crucial déficit hérité des exercices précédents».
Et comme toutes les années précédentes la commune a été contrainte de recourir aux aides allouées par la wilaya afin de combler quelque peu le déficit chronique induit par un système global de gestion critiqué et dénoncé depuis longtemps par tous les observateurs avertis.
Des lacunes et des insuffisances qui apparaissent au grand jour à travers certaines dépenses récurrentes liées notamment à la mission de collecte des ordures ménagères et d’entretien du parc roulant.
Il est vrai que les nouvelles extensions urbaines nécessitent un renforcement des moyens matériels au niveau de toutes les délégations communales, à l’image des bacs à ordure détériorés ou volés par centaines chaque année.
Pour l’exercice 2024, pas moins de 16 milliards de cts ont été destinés à l’achat de plus de 7.000 bacs à ordures dits de « dernière génération ».
Sachant qu’en 2023, plus de 4.000 bacs à ordures avaient été distribués, on peut légitimement s’inquiéter du taux de déperdition alarmant qui frôle les 50%! On peut aussi citer cette enveloppe de 54 milliards de cts consacrée à la location des camions de collecte des ordures ménagères au titre du BP 2024 et que l’on dit, comme toujours, indispensable à l’amélioration de l’état des lieux en matière d’entretien et de nettoiement du cadre urbain.
En 2023 un montant de 48 milliards de cts a été consacré à ce chapitre, sans pour autant constater une nette amélioration de la situation globale à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat.
Selon le président de l’Assemblée populaire communale, le montant des dettes cumulées par l’APC estimé en 2019 à 620 milliards de cts aurait été réduit de 54%, s’élevant seulement, pourrait-on dire, à 340 milliards.
Une annonce présentée comme un triomphe et un exploit.
Mais cette réduction des dettes communale, loin d’être un début d’assainissement de la gestion, ne pouvait surtout se faire que grâce à l’apport financier de l’Etat via la Wilaya, et non par une magie inespérée dans le recouvrement des recettes ou l’amélioration des sources de revenus liées aux actifs du patrimoine communal.
Par S.Benali