EDITO

Quand les priorités sont inversées

L’Algérie a voté contre la résolution consacrée aux droits de l’homme en Iran au Conseil des droits de l’Homme (CDH) à Genève. Ce vote a été longuement expliqué par le représentant de l’Algérie, Rachid Bladehane lors de cette 55è session du CDH, déclarant que l’Algérie est «profondément préoccupée par le double standard dans les orientations au sein du CDH s’agissant des droits de l’homme, cette question étant soulevée concernant certains pays alors qu’aucune mesure crédible n’est prise pour mettre fin au génocide en cours contre les Palestiniens», ajoutant que «la réponse disproportionnée au sein du Conseil soulève des inquiétudes légitimes quant à la sincérité et à la cohérence des positions de certains de ces pays dans la défense des droits de l’homme face aux violations à grande échelle perpétrées par l’occupation israélienne contre les Palestiniens, comme le confirment les rapports et appels des Nations Unies».
Il faut dire que dans ce projet de résolution propose par le groupe occidental, il y avait peu de place pour les droits de l’homme en tant que tels, mais une politisation du CDH et une instrumentalisation manifeste des droits de l’homme à des fins politiques pour des intérêts géopolitiques évidents. La souffrance du peuple palestinien qui dure depuis plus de six mois où des massacres à grande échelle sont perpétrés quotidiennement par les forces de l’occupant sioniste sont encore une fois passés sous silence.
Près de 33000 civils tués et des milliers d’autres menacés de famine n’ont pas fait bouger les consciences. Le monde occidental n’est obnubilé que par ses seuls intérêts et pour ce, il n’hésite pas à instrumentaliser les instances internationales pour s’attaquer d’abord à ceux qu’il considère comme ses ennemis. Une lâcheté intellectuelle qui creuse encore plus le fossé entre le Nord et le Sud.
Cette ignorance caractérisée des priorités interroge sur la sincérité de certains pays à défendre les droits de l’homme comme obligation pour mettre fin à des souffrances insoutenables et inadmissibles comme celles qu’endure au quotidien le peuple palestinien dans la bande de Ghaza. Cette cécité calculée des puissants du moment ne fait en réalité que prolonger le calvaire des Palestiniens et encourager les criminels sionistes dans leur œuvre d’extermination de millions de personnes qui n’ en finissent pas de compter leurs morts et qui sont pratiquement en sursis de vie, car fatalement ils sont tous des candidats à une mort certaine voulue et orchestrée par un régime sans foi ni loi et qui sommet de l’absurdité et de l’inadmissible se sait couvert par ses alliés qui lui permettent tous les dépassements et tous les crimes.
Par Abdelmadjid Blidi

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