Le vieux bâti oranais : une légendaire fatalité
Des travaux de réhabilitation et de restauration de vieux immeubles ont été lancés la semaine dernière. Le wali d’Oran a effectué une visite d’inspection des chantiers de rénovation de trois bâtiments situés sur la rue Larbi Ben M’hidi au centre-ville.
L’opération de restauration de ces trois immeubles a nécessité à elle seule la mobilisation d’une enveloppe financière de plus de 63 millions DA. Le délai de livraison des immeubles rénovés a été fixé à 8 mois, soit avant la fin de l’année 2024 en cours.
Dans une déclaration à la presse, le wali d’Oran a notamment indiqué que ce projet de réhabilitation et de restauration de bâtiments anciens concerne un total de 137 immeubles dont une bonne partie est située au niveau des artères principales du centre-ville. Le premier responsable local a également souligné qu’après le mois de Ramadhan, les services de la wilaya et le ministère de l’Habitat, vont examiner l’éventuelle décision de réhabiliter d’autres vieux immeubles non classés au registre rouge de la démolition, et situés au centre-ville et dans d’autres quartiers.
L’annonce de la relance de ce vieux projet de réhabilitation du vieux bâti à Oran ne pouvait que susciter sur les réseaux sociaux bon nombre de commentaires, de critiques et d’interrogations. Beaucoup se demandent surtout pourquoi ces opérations ont été suspendues en 2014 et que «le gel du projet» a été prononcé alors que le vieux bâti en voie d’effritement ne cessait de semer la peur et le drame après un effondrement.
Cette annonce concernant une opération de réhabilitation de 137 vieilles bâtisses dans le centre-ville d’Oran semble vouloir démontrer la ferme volonté des pouvoirs publics de redorer l’image urbaine de la cité ternie par le vieux bâti et la dégradation d’importants édifices du patrimoine architectural. A l’image du Grand hôtel en voie de restauration et de l’hôtel de Ville qui vient lui aussi de connaître la relance des travaux de réhabilitation de l’intérieur de l’édifice.
La levée du gel sur ces projets de réhabilitation du vieux bâti et des édifices dégradés, ne peut évidemment qu’être saluée et applaudie. «Mieux vaut tard que jamais», lancent encore une fois les mauvaises langues locales dépitées et choquées de constater que ce dossier de gestion du vieux bâti en voie d’effritement est resté en instance durant un demi-siècle à Oran.
Soit disant pris en charge dans les années 2000 par des tâtonnements et de médiocres improvisations, le vieux bâti oranais qui, selon un expert, compte près de 1 000 immeubles menaçant ruine ou fragilisés dans la seule commune d’Oran, reflète la légendaire fatalité des échecs qui plane depuis des années dans le ciel bleu de la belle cité…
Par S.Benali