Le président de la République prête serment et annonce : un dialogue national ouvert sera lancé «en consécration de la véritable démocratie»
Cette cérémonie, bien plus que simplement protocolaire, donne au président élu les prérogatives constitutionnelles qu’il exercera durant son mandat et apporte la confirmation, si besoin, que la République algérienne se gouverne au nom du peuple.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prêté serment, hier, lors d’une cérémonie officielle au Palais des nations (Alger). La cérémonie a vu la présence de hauts responsables de l’Etat et de représentants des hautes instances de la Nation. Conformément à l’article 89 de la Constitution, le Président de la République «prête serment devant le peuple en présence de toutes les hautes instances de la Nation, dans la semaine qui suit son élection. Il entre en fonction aussitôt après sa prestation de serment». Cette cérémonie, bien plus que simplement protocolaire, donne au président élu les prérogatives constitutionnelles qu’il exercera durant son mandat et apporte la confirmation, si besoin, que la République algérienne se gouverne au nom du peuple. Les Algériens des quatre coins du pays et ceux établis à l’étranger accordent une importance capitale à cette séquence qui se renouvelle tous les cinq ans. Elle reflète leur souveraineté, leur identité politique et historique et les renvoie à un rude combat de 132 ans pour recouvrer une liberté ravie par le colonialisme.
Toute cette symbolique est confortée, hier, par un discours présidentiel à la hauteur de l’événement. D’entrée, lors de sa prise de parole, le Président Abdelmadjid Tebboune, a commencé par saluer le succès de l’élection présidentielle du 7 septembre. Il s’est félicité d’une campagne électorale, marquée par la propreté de la compétition politique. Cette compétition qui il a fait aux côtés des candidats Abdelaali Hassani Cherif et Youcef Aouchiche, deux challenger dont il a salué le patriotisme. Le président de la République n’a pas manqué, dans son discours, de saluer le peuple algérien qui, a-t-il dit, «a toujours protégé par sa conscience nationale le processus de consolidation de la légitimité des institutions et d’édification de l’Etat de droit à travers les échéances nationales constitutionnelles». A propos de la séquence de la campagne électorale, il dira : «nous avons mené ensemble une campagne électorale propre marquée par une concurrence loyale à travers la présentation des programmes et des idées aux électrices et électeurs». Il a ajouté que «si les méthodes pour convaincre ont différé, il n’en demeure pas moins que la campagne électorale s’est déroulée dans le respect mutuel». Cela, insistera-t-il, «dans le cadre des règles de la pratique politique démocratique et conformément aux exigences de la conscience morale, de la fidélité au pays des Chouhada et de la loyauté à la patrie». Bel hommage rendu, donc, à ses concurrents directs dans cette joute présidentielle. Il n’omettra pas de mettre beaucoup de fierté, lorsqu’il s’est agi de «succès de cette échéance nationale importante». Pour le président, celle-ci a été «marquée par la sérénité et la sécurité depuis le début de sa préparation, au lendemain de l’annonce de la Présidentielle anticipée». Le président de la République a, aussi, salué l’Armée nationale populaire (ANP), les corps de sécurité, ainsi que tous les secteurs concernés qui ont apporté «un appui logistique pour garantir une élection transparente, libre et régulière».
Par ailleurs, le président de la République s’est engagé à présenter le bilan de son premier mandat devant les deux chambres du Parlement avant fin 2024, ainsi que «tous les détails» relatifs au second mandat. Il a souligné, à ce propos, la «bonne tradition» qu’il a instituée, celle de prononcer «avant la fin de l’année, un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire». A cette occasion il présentera «tous les détails relatifs au second mandat, ainsi que le bilan économique et financier du premier mandat».
Sur un autre plan, le président de la République a affirmé aussi qu’il s’attelerait, au cours de son second mandat, au lancement d’un dialogue national avec l’ensemble des forces nationales vives, et ce, “ en consécration de la véritable démocratie”. Le président de la République a, en effet, souligné qu’»au cours du second mandat, nous engagerons des discussions soutenues et des consultations avec l’ensemble des forces vives du pays, politiques économiques et juvéniles». «Un dialogue national ouvert sera lancé, nous permettant de baliser ensemble le chemin qu’empruntera notre pays en matière de consécration de la véritable démocratie, non pas celle des slogans, mais celle qui donne la souveraineté à ceux qui la méritent», a soutenu le président de la République.
Le président de la République, par aillerus, réitéré son engagement à atteindre l’autosuffisance pour certaines cultures stratégiques en 2025 et 2026. «Nous avons réalisé des avancées significatives dans la production agricole, notamment dans les cultures stratégiques, grâce à une carte agricole élaborée selon des critères scientifiques et à la poursuite de l’établissement de partenariats internationaux dans le secteur agricole avec des pays amis et frères leaders dans les filières stratégiques comme le lait et les céréales», en vue de «réduire les importations», a dit le président de la République dans son discours.Rappelant ses engagements pris lors de la campagne électorale de la Présidentielle du 7 septembre concernant le secteur agricole, il a notamment cité celui visant à atteindre une autosuffisance «totale et complète» en blé dur vers fin 2025 et en orge et en maïs en 2026. Le président de la République s’est également engagé à étendre les surfaces irriguées de près d’un million d’hectares et à créer 450.000 emplois pour les jeunes durant son second mandat présidentiel. Concernant les start-up, le président de la République s’est engagé à atteindre 20.000 entreprises de ce type, faisant état de près de 8.000 start-up aujourd’hui contre moins de 200 en 2020.
Anissa Mesdouf
