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Occupants des bidonvilles : les recensements à répétition…

A la mi-septembre 2018, il y a donc six bonnes années, la daïra d’Es-Sénia avait lancé une opération de recensement de tous les bidonvilles implantés dans les communes de son territoire.On se souvient que le chef de daïra en poste à l’époque avait mis en place une commission de recensement, composée de représentants de plusieurs services, qui avait sillonné durant une quinzaine de jours l’ensemble des sites d’habitat précaire alors existant tels que Kara 1 et 2, le «domaine Jaider», le bidonville de l’ex résidence universitaire la CUMO et bien d’autres. Le responsable concerné avait indiqué que ce recensement visait en premier lieu à établir des fiches techniques de chaque site, avec le nombre de constructions et l’identification des occupants en prévision de prochaines éventuelles opérations de relogement. Des relogements précisait-on à chaque fois qui se feront en fonction de la disponibilité des logements octroyés au programme de la daïra. Les archives de la presse locale indiquent également qu’en 2014, il y a déjà une bonne décennie, le bilan des opérations de démolition des constructions illicites érigées sur le domaine public était des plus élogieux selon les services des 3 communes concernées Es-Senia, El-Kerma et Sidi Chahmi. On parlait alors d’un total de près de 800 constructions illicites qui ont été démolies durant les deux seules précédentes années. Des opérations de démolition auraient également été annoncées au mois d’avril 2018 , notamment celle concernant une douzaine de constructions illicites érigées à l’intérieur de l’ancienne fabrique de lait à Ain El Beida. La semaine dernière, on a appris que des commissions sont de nouveau à pied d’œuvre pour une énième opération de recensement d’occupants de constructions précaires illicites situées dans la localité de Aïn El Beïda. Selon des sources communales, citées par la presse locale, cette opération entamée depuis une semaine, porte elle aussi, comme on le disait autrefois, sur l’élaboration d’une fiche technique pour chaque construction et chaque occupant de bidonville dans cette zone relevant de la commune d’Es-Sénia. Et encore une fois les gestionnaires locaux annoncent que juste après les «procédures de recensement et d’enquête» il sera procédé au relogement des «familles répondant aux critères exigés». Des critères qui incluent notamment la justification d’une «présence» sur le site depuis quelques années. Une «ancienneté» devant être prouvée notamment par un certificat de scolarité des enfants dans un établissement proche, ce qui n’est toutefois pas une entrave pour certains «squatteurs professionnels» en quête d’un logement social. Pour bon nombre d’observateurs, malgré les efforts et les moyens indéniables engagés dans la lutte contre les constructions illicites, la politique menée pour éradiquer l’habitat précaire semble encore marquée par certaines contraintes et paradoxes devant être levés. L’exemple de la Commune d’Es-Sénia, qui figure en tête du peloton des municipalités accueillant le plus grand nombre de constructions illicites, illustre assez bien l’ampleur du fléau social et urbain devenu parfois presque irréductible…

Par S.Benali

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