Oran Aujourd'hui

Désordre urbain et clochardisation avancée

Le pôle urbain de Belgaid dans la daïra de Bir El Djir, avec ses cités et ses nombreux immeubles construits et habités depuis déjà plus d’une vingtaine d’années, a fini par subir lui aussi les effets néfastes du déficit en infrastructures sociales, culturelles et sportives dites de proximité, indispensables à l’épanouissement et au bien-être des jeunes habitants.

Le seul petit stade de proximité réalisé en face de la cité 2000 logements, très vite submergé par la demande et la fréquentation a aujourd’hui une pelouse impraticable, détériorée et abîmée suite aux nombreux matchs organisés quotidiennement. Évoquant à juste titre les plaintes et doléances adressées par les jeunes du quartier aux gestionnaires communaux, notre confrère à Ouest Tribune a récemment décrit le lamentable état des lieux de ce stade en manque d’entretien depuis des années.

L’absence de toute autre structure culturelle, sportive ou de divertissement pour les jeunes ne cesse d’amplifier l’ennui et la malvie, ouvrant même la porte à l’avancée des fléaux sociaux dont la drogue et les activités illicites. Selon des observateurs avertis, cette pelouse déchirée et dégradée ne pouvait que donner le signal de départ d’un vaste mouvement de clochardisation de tout l’environnement urbain, conformément au fameux symptôme de «la vitre brisée» connu par les sociologues.

Comment expliquer et comprendre l’indifférence et le laxisme affiché par les autorités concernées face aux dégradations du cadre de vie de proximité ? Dans bon nombre de quartiers et de cités d’habitat, à l’image de Belgaid ou de la cité 1245 logements aux Hlm-Usto, le cadre urbain n’a jamais cessé de se dégrader et de se clochardiser malgré les opérations épisodiques lancées de temps en temps pour réparer l’éclairage public, rafistoler quelques trottoirs ou bitumer à la hâte quelques routes et allées.

Juste derrière le splendide édifice de la nouvelle cour de justice non loin du rond-point El Morchid, on peut «admirer» dans la cité d’habitat des 1245 logements, le hideux décor des déchets non ramassés, de la route défoncée et des trottoirs truffés de dangereux pièges pour les piétons âgés. Il y a quelques jours encore, un vieux retraité a trébuché sur les gros boulons de scellement d’anciens candélabres enlevés depuis des années mais sans que la partie du trottoir ne soit réparée et aménagée.

Des extensions de vide-sanitaires occupées illicitement par des squatteurs sont depuis des années bien visibles dans plusieurs immeubles, sans que cela ne dérange les services de l’OPGI ou de l’APC concernée. Et dire que des élus locaux habitent souvent eux-mêmes l’un de ces groupes d’immeubles atteint par le désordre urbain et la clochardisation avancée…

Par S.Benali

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