Oran Aujourd'hui

Des cas d’échecs et de balbutiements dans certains projets…

Les gestionnaires de la commune de Misserghine ont annoncé la semaine dernière l’éradication du marché informel anarchique implanté au grand pôle urbain Ahmed Zabana. Dans ce cadre, des espaces de vente réglementés au sein d’un marché de proximité récemment aménagé sont proposés aux commerçants pour exercer leur activité dans des conditions adéquates et réglementaires d’hygiène et de sécurité. Il s’agit également de restaurer le cadre urbain dégradé et de rétablir un environnement urbain sain et harmonieux. Mais bon nombre de résidents du pôle urbain se demandent sur les réseaux sociaux pourquoi les gestionnaires concernés n’ont pas aménagé et ouvert ce marché de proximité au moment même de la livraison des logements à leurs bénéficiaires. Un marché couvert de proximité qui en principe devrait étire inscrit parmi les structures sociales d’accompagnement à réaliser, telles que l’école, le lycée, le centre de santé, le commissariat, la salle omnisport ou encore la mosquée. On sait depuis longtemps que la prolifération des marchés informels à travers les quartiers et les cités d’habitat ne cesse de favoriser l’anarchie, l’accumulation des déchets et le manque d’hygiène générant des nuisances et même des risques pour la santé.
Il se trouve que dans la commune d’Oran bon nombre d’anciens petits marchés couverts de quartier, comme ceux de la placette de St Eugène ou des HLM, ont été désertés par les quelques marchands officiels occupants les étals, qui pour la plupart ont eux-mêmes rejoint la rue ou le trottoir squatté par les commerçants informels pratiquant une concurrence déloyale tant il est vrai qu’ils ne paient aucune charge ni aucune taxe communale. Dans certains quartiers, des ruelles entières sont occupées par des étals improvisés de marchands entraînant l’encombrement de l’espace public et les désagréments propres à un environnement urbain clochardisé. Sans parler de la qualité des fruits, légumes et autres produits exposés aux rayons de soleil et dont la qualité risque fort d’être altérée. On se souvient qu’à partir des années 70, la réalisation des grands ensembles d’habitat périphériques connu sous le nom de «Zhun», comme celles dites de l’USTO ou de Maraval, avait contribué à former des cités-dortoirs qui allaient mettre quelques années avant de trouver un meilleur confort en matière de santé, de scolarité et de sécurité. Avec la démographie galopante, l’exode rural boosté par la conjoncture sécuritaire de l’époque, et bien d’autres facteurs sociaux, ces premières grandes cités d’habitat allaient vite connaître une flambée irréversible du commerce anarchique informel occupant les rues et les trottoirs. Même des marchés couverts qui ont été réalisés ici et là ont été boudés et désertés par les marchands qui préféraient installer leur table au plus près des immeubles dans les différentes cités. Dans les nouveaux grands pôles urbains à Misserghine et Oued Tlélat le même phénomène social se répète alors qu’il aurait pu étire anticipé et maîtrisé. Mais encore fallait-il pouvoir à l’époque assurer une politique urbaine avisée impliquant tous les acteurs architectes, urbanistes et autres acteurs concernés, afin d’assurer le progrès et la modernité dans les zones d’habitat nouvelles dans tous les domaines de la vie sociale collective. Depuis ces dernières années, des efforts et des avancées sont enregistrés et devraient être salués, mais beaucoup reste encore à faire pour éviter des cas d’échecs et de balbutiements dans certains projets.

Par S.Benali

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