Collecte des déchets recyclables : un secteur à organiser
Petit rappel: En janvier 2015, il y a 10 ans jour pour jour, la direction de l’environnement annonçait le lancement d’une campagne d’information sur le tri sélectif des déchets ménagers.
Une initiative organisée en collaboration avec un bureau local de l’ONG «R20» afin, disait-on, de mobiliser les Oranais autour d’une importante opération pilote de tri sélectif des déchets ménagers qui venait d’être officiellement lancée.
Deux quartiers pilotes, Akid Lotfi et la cité AADL Pépinière, avaient été choisis pour cette action décidée à titre d’expérimentation dans la ville «pilote» d’Oran.
Des bacs de différentes couleurs ont été ainsi installés pour la réception des différents déchets valorisables, emballages métalliques, plastique, carton, verre etc…
Mais on se souvient à l’époque, que parmi les résidents des deux quartiers concernés rencontrés, très rares étaient ceux qui comprenaient l’impact et la portée de cette action «tri sélectif » devant en principe les inciter à déposer leurs déchets ménagers en fonction de leur nature physico-chimique afin de faciliter le recyclage et de protéger l’environnement.
Les petits chapiteaux qui étaient installés pour accueillir et expliquer aux résidents les bienfaits de ce dispositif étaient plutôt déserts et boudés par des habitants qui ne cachaient pas leur critiques et leur pessimisme.
«Quand le fonctionnement classique et courant de la collecte des ordures n’est pas assuré convenablement, comment voulez-vous réussir à le moderniser par un tri sélectif qui risque au final de ne servir à rien…» disaient déjà les mauvaises langues locales! Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, l’opération pilote a été oubliée, et tous les walis qui se sont succédé à Oran ont mobilisé leur énergie pour veiller à l’hygiène et à la propreté élémentaire de la cité, un volet qui était trop souvent critiquée et dénoncée même par des responsables au niveau central.
Et tandis que ce projet d’apprentissage au «tri sélectif» à la source, au niveau des ménages, a connu l’échec et l’oubli, le créneau de la collecte sélective des déchets au niveau des points de dépôts et de ramassage des déchets ménagers allait attirer de plus en plus d’opérateurs de différents profils.
Du petit ramasseur de bouteilles en plastique tirant une charrette à bras le corp ou à l’aide d’un baudet, aux premières camionnettes d’agents trieurs et ramasseurs, le créneau a été de plus en plus attractif et convoité suite à l’implantation de petites et moyennes entreprises de récupération et de recyclage de déchets divers.
Et face au désordre, voire à l’anarchie ambiante, il fallait bien une intervention des pouvoirs publics pour assainir ce domaine d’activité.
On a ainsi appris la semaine dernière que la direction de l’environnement de la wilaya d’Oran a lancé un programme destiné à organiser de manière efficace le secteur de la collecte des déchets recyclables à travers les communes.
Un programme visant à organiser le fonctionnement et l’activité des opérateurs privés déjà en place dans le secteur, et à encadrer ceux qui opèrent dans un cadre informel.
Plusieurs jeunes opérateurs ont été rassemblés à la maison de l’environnement afin d’être sensibilisés et informés des modalités et des avantages, dont les exonérations fiscales, fixés par le décret 24- 61 du 29 janvier 2024 relatif à cette activité.
Des observateurs avisés notent que ce dispositif permet, certes, d’encourager la collecte des déchets valorisables tels que le plastique et le carton, mais rien ne prouve encore son impact direct et positif sur l’hygiène publique, la propreté, et la réduction de la pollution.
Un objectif qui reste encore lié au bon fonctionnement du système de gestion du ramassage des déchets ménagers et d’entretien du cadre urbain, une mission municipale primordiale toujours décriée et pointée du doigt par bon nombre d’Oranais…
Par S.Benali