Ahmed Attaf au Sommet arabe extraordinaire : «Le danger aujourd’hui est d’effacer un peuple de l’histoire»
L’Algérie s’associe «aujourd’hui aux voix de ses frères arabes pour réitérer son refus catégorique des projets cherchant à déplacer les Palestiniens de leur terre, dénoncer les tentatives désespérées de séparer Ghaza du reste des territoires palestiniens»
La Palestine est face à un grand danger que Ahmed Attaf identifie comme «la fragmentation d’un peuple après une tentative d’extermination, le déplacement d’un peuple suite à la confiscation de sa terre, et la destruction d’un projet national en dépossédant ses porteurs». En d’autres termes, poursuit le ministre, dans son allocution au travaux de la session extraordinaire du Conseil de la ligue arabe au niveau du sommet, consacrée à l’examen de la situation dans les territoires palestiniens occupés, le véritable “danger aujourd”hui est d’effacer un peuple de l’histoire, à savoir le peuple palestinien, et d’empêcher un État d’accéder à la scène géopolitique contemporaine, l’État palestinien».
Dans ce contexte, Ahmed Attaf a souligné que ce sommet arabe extraordinaire se déroulait «dans un climat inédit de confusion et de désorientation». Un climat «marqué par l’effritement des bases du système des relations internationales contemporaines», soutient-il. Un système qui justement «fait face à des tendances de repli sur soi, d “unilatéralité et de mépris du droit international, ainsi qu’à l’imposition d’un rapport de force et d’hégémonie», insiste le ministre des Affaires étrangères. «Le peuple palestinien a affronté toutes sortes de défis, a enduré des souffrances incommensurables et a fait des sacrifices innombrables, mais les obstacles qu’il rencontre aujourd’hui sont encore plus graves et dangereux», a-t-il noté.
«Que notre message soit clair et significatif, que notre voix soit unique et unie, et que notre position soit rassemblée autour de nos frères palestiniens, de leur cause, de notre cause et de celle de l’humanité toute entière», a-t-il insisté.
Garantir l’indépendance de la décision palestinienne devrait être le premier acte de la Ligue arabe. C’est en substance l’appel du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a ainsi appelé à une mobilisation en faveur du peuple palestinien. L’objectif d’une telle initiative sera de soutenir le renforcement du cessez-le-feu. Il s’agit également d’initier des efforts de reconstruction dans la bande de Ghaza, après plus de 15 mois de violences sionistes.
Le ministre a affirmé que l’Algérie «met l’accent sur la nécessité de préserver l’indépendance de la décision palestinienne, en réponse aux récentes tentatives de marginaliser la voix palestinienne et de l’exclure des démarches entreprises après les agressions contre Ghaza». Il a précisé que ces initiatives «devaient renforcer notre cause plutôt que de l’affaiblir, et clarifier ses enjeux plutôt que de les obscurcir, dans le but d’établir un État palestinien indépendant et souverain». Ahmed Attaf invite les Etats arabes à l’unité «aux côtés de nos frères palestiniens». Ces derniers, dira-t-il, «ont besoin de notre soutien pour assurer le cessez-le-feu, démarrer les efforts de reconstruction et raviver l’espoir d’une solution juste, durable et définitive». Cet espoir consiste en «la création d’un État palestinien indépendant et souverain, avec Jérusalem comme capitale», a-t-il déclaré.
Pour le ministre des Affaires étrangères, ces priorités nécessitent la contribution de chacun, selon ses moyens et ses capacités. Pour ce qui la concerne, l’Algérie est disposée à jouer son rôle d’acteur essentiel dans cette démarche et poursuivra son rôle au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cet appel, dont la sincérité ne fait aucun doute, est la garantie apportée par l’Algérie de s’associer «aujourd’hui aux voix de ses frères arabes pour réitérer son refus catégorique des projets cherchant à déplacer les Palestiniens de leur terre, dénoncer les tentatives désespérées de séparer Ghaza du reste des territoires palestiniens, et condamner les manœuvres incessantes visant à annexer la Cisjordanie et à la dissocier de son véritable héritage palestinien», a ajouté le ministre.
Anissa Mesdouf
