Collecte des ordures : une mission primordiale relevant des attributions municipales…
La semaine dernière, lors d’une réunion consacrée à l’examen de la situation en matière d’hygiène et de préservation de l’environnement, ainsi qu’aux difficultés de gestion de l’entreprise publique de wilaya «Oran Propreté », le wali d’Oran a mis l’accent sur la nécessité vitale d’améliorer et de renforcer toutes les conditions de prise en charge de ce volet important pour la santé et le bien être des habitants. Il a également souligné la nécessité d’améliorer les ressources et revenus de cette entreprise de nettoiement, confirmant ainsi l’existence de contraintes et de difficultés rencontrées chaque année en termes d’organisation, de fonctionnement et de recouvrement des factures de prestations fournies aux APC du grand Oran.
L’entreprise publique «Oran Propreté », créée en 2005 par la wilaya, semble depuis 20 ans toujours pénalisée par une situation administrative et financière qui empêche et entrave toute initiative ambitieuse de modernisation et de développement de ses activités.
On se souvient que durant les dix premières années de fonctionnement, l’EPIC Oran propreté avait connu à sa tête une valse de directeurs, limogés ou recrutés au gré des remous et des agitations organisées par certains acteurs activant dans la contestation syndicale et l’intrusion anarchique dans la gestion de l’entreprise. Avec le temps et le changement de conjoncture, l’EPIC Oran propreté allait connaître une relative stabilité.
Mais bien trop souvent, l’entreprise est restée l’otage de mouvements de protestation perturbant gravement la mission de collecte des ordures ménagères des quartiers et localités de la wilaya. Et beaucoup estimaient que ces arrêts de travail étaient motivés par des revendications légitimes telles que l’achat «les tenues de travail adéquates», le transport du personnel, la convention collective ou encore les œuvres sociales.
Des questions qui, en principe, relèvent d’une gestion rigoureuse de l’entreprise par le responsable concerné. Malheureusement, l’argent nécessaire pour l’achat des tenues de travail ou pour le transport du personnel organisé à travers une convention avec l’entreprise ETO d’Oran, n’était souvent pas disponible en raison des retards cumulés dans le paiement des prestations par les APC et la hausse accablante des dépenses d’équipement, de maintenance du matériel roulant, d’acquisition de pièces détachées et de bennes tisseuses.
Selon des observateurs avisés, cette récente réunion présidée par le wali d’Oran au chevet de l’EPIC Oran propreté, en présence de tous les responsables locaux concernés, semble bien indiquer que l’état des lieux en matière d’hygiène et de propreté demeure préoccupant et que beaucoup reste encore à faire pour améliorer la situation. Notamment en termes de gestion, d’organisation et de fonctionnement.
Selon un expert oranais; le mode de gestion de la collecte des ordures ménagères confiée en bonne partie, depuis vingt ans, à un établissement public de wilaya, était en réalité une solution précipitée et irrationnelle, motivée uniquement par le fait que la mairie d’Oran, la plus grande du pays en termes de population, n’a jamais réussi à assumer elle même efficacement cette mission primordiale relevant des attributions des municipalités.
Il est vrai que bien trop de contraintes et de paradoxes de gestion, notamment le déficit budgétaire chronique, la surcharge de personnel, et les médiocres pratiques d’improvisations sur fond de laxisme et de prédation, ne permettaient pas à l’ancien système de gouvernance locale d’assurer une quelconque avancée vers la rigueur, le progrès et la modernité.
Par S.Benali