Quand l’avenir nous échappe
Des pays d’Europe, à l’image de l’Allemagne, l’Espagne et la France, vivent une canicule qui surprend l’opinion publique par sa précocité. C’est un signe supplémentaire de la catastrophe climatique annoncée. Et pas seulement pour les Européens. Les pays d’Afrique du nord, qui subissent déjà ces canicules depuis des années, sont candidats à un climat encore plus dévastateur dans un délais assez proche, faut-il le souligner. La multiplication des usines de dessalement de l’eau de mer témoigne de cette urgence, conséquence, disent les spécialistes, du dérèglement climatique. C’est l’un des défis les plus pressants du XXIe siècle. Il touche tous les continents, mais ses impacts sont particulièrement aigus en Afrique du Nord. Cette région, où les écosystèmes sont déjà fragiles et les ressources limitées, est confrontée à des effets dévastateurs qui exacerbent les problèmes socio-économiques et environnementaux existants.
L’augmentation des températures est l’un des symptômes les plus visibles du dérèglement climatique. En Afrique du Nord, les projections indiquent une hausse de 1,5 à 2,5 °C d’ici 2050, avec des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Le dérèglement climatique n’est pas qu’un problème environnemental. C’est un défi économique, social et éthique. Les choix que fait la génération d’aujourd’hui détermineront le futur de la planète. Il n’est pas question de jouer le rôle de l’oiseau de mauvais augure, mais dans la région méditerranéenne le compte à rebours est lancé. La biodiversité est menacée par la hausse des températures et l’accélération de l’érosion côtière. Le grand bleu subit un réchauffement plus rapide que la moyenne mondiale. C’est dire que la problématique ne relève pas du confort de vie qui est chamboulé le temps d’un été, comme c’est le cas en Europe, mais c’est bien la survie de tout un écosystème qui est en jeu. La génération de décideurs de ce 21e siècle porte sur son dos la responsabilité du devenir d’une région du monde qui a vu passer tant de civilisations, mais qui visiblement est actuellement menacée.
Dans cette génération, il y a aussi les scientifiques. Ces derniers ont, eux aussi, la responsabilité d’imaginer des solutions à même d’arrêter ou à défaut, ralentir le processus de réchauffement de la planète. Mais encore faut-il qu’ils soient écoutés par les décideurs, dont certains rament manifestement à contre-courant et mènent l’humanité vers un désastre. Y a-t-il des certitudes autour de pareil scénario ? Impossible de répondre à cette question, mais l’on se doit de constater que l’avenir écologique de l’Afrique du nord échappe à ses habitants. La coopération régionale est certes essentielle, mais que faire lorsque les puissants du moment ne veulent rien entendre ?
Par Nabil.G