Mohamed Arkab reçoit le ministre nigérian des Affaires étrangères | Alger-Abuja : la profondeur énergétique de l’Afrique
Les deux parties ont évidemment évoqué le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), considéré comme l’un des projets énergétiques régionaux les plus importants, visant à relier les réserves de gaz nigérianes au réseau algérien pour répondre à la demande croissante de gaz, tant sur les marchés africains voisins que sur les marchés européens.
L’Algérie et le Nigeria sont liés depuis plusieurs années par un projet structurant qui fera de ces deux pays la veine énergétique de l’Europe. Plus que structurant, le gazoduc transsaharien Algérie-Niger-Nigeria est une réalisation historique qui donnera à l’Afrique un très sérieux levier pour négocier d’égal à égal avec l’Union européenne et apportera à l’Afrique un espoir de croissance, inespéré, il y a quelques dizaines d’années. L’appétit venant en mangeant, les deux nations, parmi les plus importantes du continent, entendent développer une coopération dans les énergies renouvelables, la liaison électrique par câble et l’hydrogène vert. Cette perspective a été au centre des discussions à Alger, entre le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, avec le ministre Nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, en visite officielle en Algérie.
Le communiqué du ministère algérien de l’Energie qui rend compte de la rencontre, souligne que les les deux parties ont salué la qualité des relations unissant les deux pays et ont affirmé leur « volonté commune de les hisser à des niveaux supérieurs de partenariat stratégique », à travers des projets concrets et des programmes d’action conjoints favorisant l’intégration économique et le développement durable sur le continent, notamment le renforcement de la coopération entre les entreprises des deux pays dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière, ainsi que l’échange d’expertises et d’expériences en la matière.
Les deux parties ont évidemment évoqué le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), considéré comme l’un des projets énergétiques régionaux les plus importants, visant à relier les réserves de gaz nigérianes au réseau algérien pour répondre à la demande croissante de gaz, tant sur les marchés africains voisins que sur les marchés européens, précise le communiqué. À cet égard, l’état d’avancement des travaux liés à l’étude de faisabilité technique et économique, lancée en mars 2025, a été passé en revue, le ministre nigérian ayant souligné l’importance de ce projet pour les pays de transit ainsi qu’au niveau continental, rapporte le communiqué.
Parallèlement, les deux parties ont examiné les possibilités d’élargir les domaines de coopération à d’autres secteurs prioritaires et d’intérêt commun, tels que les énergies renouvelables, le développement de l’hydrogène, l’interconnexion électrique régionale et l’échange d’expertises et de connaissances en matière d’organisation, de formation et d’élaboration d’études stratégiques relatives au secteur de l’énergie. Il a également été question de réaffirmer l’importance de la coordination bilatérale dans les cadres régionaux et internationaux, tout en saluant le niveau de la coopération établie entre les deux pays, notamment au sein de l’Organisation africaine des pays producteurs de pétrole (APPO), du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), ainsi qu’au sein de l’OPEP.
Mohamed Arkab a salué la nouvelle dynamique caractérisant les relations de l’Algérie avec les pays africains frères, notamment dans le cadre de la politique énergétique nationale fondée sur le renforcement des partenariats Sud-Sud et l’élargissement de la présence des groupes Sonatrach et Sonelgaz sur la scène internationale, conformément aux engagements de l’Algérie en matière de développement et d’intégration régionale, ainsi que la concrétisation d’une vision africaine de développement reposant sur l’intégration et le partenariat efficace.
Pour sa part, M. Maitama Tuggar a exprimé la fierté de son pays pour les relations historiques de coopération avec l’Algérie, réaffirmant la disposition du Nigeria à intensifier la coordination et à œuvrer de concert, en vue de concrétiser des projets stratégiques mutuellement bénéfiques, notamment dans les secteurs vitaux. Il a, en outre, salué les efforts de l’Algérie en faveur des initiatives de coopération africaine, notamment à travers le projet du gazoduc transsaharien, qu’il a qualifié de « véritable projet en cours de réalisation », précisant que le Nigeria « a enregistré un progrès notable dans ce projet, et qu’il œuvre actuellement à relier les régions du nord du pays au réseau gazier afin de parachever la partie nigériane de ce gazoduc. »
Nadera Belkacemi
