L’approvisionnement en eau pour la wilaya d’Oran : un enjeu vital
Lors d’une tournée effectuée la semaine dernière à travers différents chantiers de construction de réservoirs, de réparation de canalisations principales et de maintenance du réseau de distribution, le wali d’Oran a affiché la détermination des pouvoirs publics à améliorer et sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour tous les habitants de la wilaya d’Oran.
On sait que cette garantie de distribution d’eau potable de façon régulière, suffisante et durable fait l’objet depuis des lustres de promesses et d’annonces répétées, le plus souvent reportées à de nouvelles échéances. On se souvient qu’au début des années 2000, avec le lancement des deux grands projets concernant la grande usine de dessalement et l’adduction au barrage du Gargar par le fameux couloir MAO, les Oranais avaient cru durant un cours laps de temps qu’ils allaient sortir définitivement du calvaire des coupures d’eau et du remplissages des bidons et des baignoires en pleine nuit.
Avec la démographie galopante, la croissance urbaine sans précédent, mais aussi les failles techniques et les problèmes de maintenance des équipements de l’usine et des canalisations, le déficit en eau potable disponible ne pouvait de nouveau que s’aggraver d’année en année.
Même après la mise en service de la nouvelle station de dessalement de Cap Blanc, plusieurs communes et quartiers de la grande ville sont restés pénalisée par des coupures d’eau dans les robinets parfois longues et inattendues.
Les Oranais, parmi les biens plus âgés, se disent souvent qu’il fut un temps où leur parents étaient heureux d’avoir toujours l’eau courante dans les robinets, même si elle était saumâtre, presque salée. Comment et pourquoi les anciens responsables n’ont pas mis en œuvre une approche de gestion prospective à très long terme, axée sur des projets mais surtout sur un mode de gestion rationnel et efficace des infrastructures et des réseaux. On se souvient que depuis les années 70, les wali successivement nommés à Oran avaient sur leur feuille de route le suivi d’un projet de maintenance et de rénovation des canalisations du réseau de distribution.
Des entreprises, françaises puis espagnoles, avaient été retenues un certain temps pour prendre en charge ces travaux. Mais à ce jour, selon les annonces de la SEOR, les actions et efforts ne cessent de se multiplier pour mettre un terme aux fuites et aux éclatements de canalisations. Même des tronçons de conduites principales du couloir MAO ne sont pas épargnés par des «pannes» entraînant des «arrêts de distribution d’eau pour maintenance».
Par ailleurs, à ce jour, des opérations sont lancées pour améliorer les capacités de stockage au niveau du réseau. A l’image de la réalisation en cours de deux réservoirs de 1 000 m3 chacun, l’un en cours de finition, implanté à Aïn El Bia, et l’autre au niveau du pôle urbain Ahmed Zabana, où il est accompagné par un projet de station de pompage et une canalisation de 1,5 km de long. Pourquoi ne pas avoir pensé plus tôt à la connexion à l’eau potable de ce pôle d’habitat collectif appelé Ahmed Zabana qui frôle aujourd’hui les 50 000 habitants? Un autre projet de station de pompage à Hassi Ben Okba accuse lui aussi un retard et a suscité le mécontentement du wali qui a exigé d’accélérer la cadence des travaux en «renforçant les moyens humains et techniques, afin de respecter les délais de livraison et d’éviter de pénaliser les habitants concernés». Un projet d’augmentation des pressions et du débit d’écoulement qui aurait dû en principe être lancé depuis bien plus longtemps.
S’agissant de sécuriser durablement la distribution de l’eau dans la wilaya d’Oran, les autorités locales redoublent il est vrai d’efforts et de vigilance pour corriger les dysfonctionnements, les failles et les carences accumulées depuis des années, voire même des décennies, par un ancien système de gestion gangréné par le laxisme et la prédation.
Par S.Benali