Oran Aujourd'hui

Une «commission spéciale» pour assumer une mission municipale élémentaire

On a appris hier qu’une «commission mixte» a été installée à l’APC d’Oran pour «Contrôler les espaces publics relevant du patrimoine communal et squattés illégalement sans contrepartie financière devant être versée à la Commune». Malgré les campagnes menées par les pouvoirs publics, nombreux sont les marchands, commerçants, gérants de cafés et autres propriétaires de magasins qui continuent de squatter des espaces publics sur des trottoirs, des allées piétonnes ou même des jardins publics sans être inquiétés par les désagréments souvent causés à la circulation des piétons.
Un «phénomène» social que l’on espérait voir peu à peu être éradiqué, mais qui semble au contraire prendre de l’ampleur dans bon nombre de quartiers et de grandes cités d’habitat. Commentant cette actualité sur les réseaux sociaux, les mauvaises langues locales se demandent comment une nouvelle «commission» instituée à cet effet serait en mesure de régler le problème, là où les services municipaux directement concernés restent défaillants et incapables d’assumer cette mission essentielle d’assainissement des occupations illicites des espaces.
Une situation qui de surcroît porte un préjudice aux finances de la mairie en quête de ressources et d’équilibre. En quoi cette nouvelle commission chargée du «contrôle de l’occupation des espaces publics» pourrait mettre un terme aux dérives urbaines constatées depuis des lustres. Des pratiques qui font chaque année l’objet de campagnes de lutte pour leur éradication, à l’image des charrettes tractées par un baudet au milieu d’une double-voie à grande circulation, des extensions illicites de façade de commerces ou de l’occupation de trottoirs et parfois de ruelles entières transformées en marché de fruits et légumes.
Tandis que les anciens jolis marchés couverts dans les quartiers restent boudés et désertés par les marchands agréés, les ambulants et autres vendeurs dits illicites grossissent les rangs des récalcitrants à l’ordre urbain, au profit de l’anarchie et de la régression galopante.
Selon un retraité de l’administration municipale, «le fait même de créer une commission spéciale pour prendre en charge une mission communale élémentaire relevant des prérogatives de l’APC reflète bien l’échec et le renoncement chronique des services concernés à prendre en charge les objectifs tracés sur tous les registres, notamment en matière de perception des taxes et redevances prévues par la loi». Un peu à l’image du dossier de «l’affichage publicitaire» pénalisé par certains opérateurs réticents au paiement des redevances, quand toutefois elles leur sont notifiées, les gérants de terrasses de café, restaurants, crémeries, et autres commerces occupant un morceau de trottoir ne semblent même pas sérieusement recensés et contrôlés par les services municipaux concernés. Sinon comment expliquer l’installation d’une «commission spéciale» chargée de cette mission et de ces activités?

Par S.Benali

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