Oran

Aïn El Turck : la gestion des parties communes, un aspect négligé par les locataires

Dans plusieurs quartiers récents d’Aïn El Turck, un constat revient avec insistance : les espaces collectifs attenants aux immeubles, tels que les trottoirs, les aires de passage et les abords des résidences, sont souvent laissés à l’abandon.

Ce phénomène, visible aussi bien dans les lotissements publics que dans les ensembles immobiliers privés, témoigne d’un manque d’implication des locataires dans la gestion et l’entretien des parties communes. Pour beaucoup d’habitants, la responsabilité citoyenne se limite à l’intérieur de leur logement. Une fois la porte close, l’extérieur devient une zone neutre, relevant exclusivement des services de la commune.
Résultat: les allées se dégradent, les espaces verts disparaissent, et les trottoirs se transforment parfois en dépotoirs improvisés. «Les gens nettoient chez eux mais laissent les ordures juste devant leur porte. Chacun pense que c’est le travail de la mairie », déplore un agent d’entretien communal rencontré sur place. Ce comportement, loin d’être isolé, traduit un déficit de culture collective et une méconnaissance du principe de gestion partagée des biens communs. Pourtant, la propreté et la valorisation de l’environnement immédiat ne relèvent pas uniquement des pouvoirs publics.
Elles reposent également sur la contribution active des habitants, qui sont les premiers bénéficiaires d’un cadre de vie sain et ordonné. Dans certains ensembles résidentiels, quelques initiatives citoyennes ont vu le jour : des associations de voisins organisent ponctuellement des opérations de nettoyage ou de plantation d’arbres. Mais ces exemples demeurent encore rares et dispersés. Face à cette situation, plusieurs observateurs locaux appellent à une meilleure sensibilisation des résidents, notamment à travers les comités de quartiers ou les assemblées de copropriétaires. L’objectif est d’inculquer une culture du civisme et du respect de l’espace commun, qui fait souvent défaut dans les zones urbaines en expansion rapide. La commune d’Aïn El Turck, de son côté, multiplie les efforts pour maintenir la salubrité publique, malgré le manque de moyens humains et logistiques. Mais sans l’adhésion des citoyens, ces efforts risquent de rester vains. La gestion des parties communes n’est pas seulement une affaire d’administration : elle est avant tout un indicateur du degré de conscience collective et de respect de l’espace partagé. Car au-delà de l’aspect esthétique, c’est l’image même de la ville qui est en jeu. Redonner à ces espaces leur fonction première — celle de lieux de convivialité et de bien-être — suppose une implication de tous. À Aïn El Turck, la propreté commence au pied de l’immeuble.

Karim Bennacef

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