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La rue Melinnette à Aïn El Turck:
Des habitants dénoncent l’atteinte à l’environnement et le cadre de vie

Qualifié par la vox populi ‘’de pansement sur une jambe de bois’’ le projet sectoriel de réalisation de trottoirs sur les deux bas côtés de la rue Melinnette, qui a été lancé, notons-le, un peu plus d’un demi- siècle après l’indépendance, n’ a finalement suscité que de la raillerie, de l’humour noir et du sarcasme chez les riverains des localités longeant le lieu de cet aménagement.

Cet état d’esprit a été enfanté par l’enlaidissement et la dégradation, perpétrés par l’incivilité en étroite collaboration avec l’indigence des esprits, qui ont toléré et même donné leur aval pour une architecture moribonde le long de la prestigieuse rue Melinnette où s’épanouissait la badauderie après le crépuscule dans un passé encore vivace. En effet, selon le piètre constat , cette rue, le long de laquelle étaient répertoriés un boulodrome où les férus de la pétanque s’y donnaient à cœur joie dans une ambiance conviviale, un petit jardin entouré de rhododendrons, tachés de fleurs roses pourpres et dégageant une odeur agréable à l’odorat, une petite crèmerie cernée par des rangées d’osiers, lieu de rencontre pour les familles pour se désaltérer, un court de tennis judicieusement ceinturés par des cyprès, entre autres, a été depuis complètement et lamentablement défigurée, dégradée, démantibulée, vandalisée et enlaidie à l’extrême en un temps record et a, ainsi avec le temps, perdu tout de son aura d’antan. Sa chaussée, qui ressemble à s’y méprendre à un sentier de campagne et la comparaison est encore faible, qui est longée par un grand nombre de bâtisses hideuses délabrées, dont les travaux de réalisation sont à l’arrêt depuis des lustres, ainsi que d’autres certaines habitations et résidences, dépourvues d’esthétique, trônant lugubrement d’un côté comme de l’autre, ont été érigées en violente contradiction avec les normes de l’architecture conforme aux critères d’une station balnéaire.
« L’incivisme, chaussé d’escarpins et portant des socquettes d’une blancheur douteuse, usées au talon, n’est pas allé du dos de la cuillère pour mettre la main pâte dans ce massacre à ciel ouvert. Il s’est donné sans limite et n’a au grand jamais été rappelé à l’ordre. Cela fait mal au cœur d’assister à la dégradation de la rue Melinnette, un véritable pan de l’histoire de toute une contrée, sans pouvoir réagir autrement qu’à travers un nombre indéterminé de requêtes adressées aux responsables concernés, qui se sont succédé aux destinées de la municipalité d’Aïn El Turck ces trente (30) dernières années et ce, pour tenter d’attirer leur attention sur sa déperdition » a déploré sur un ton laborieusement sarcastique un vieil habitant de Claire Fontaine, dont la plage est grignotée par la bidonvilisation et où l’eau de la mer est cruellement loin de refléter la clarté pour laquelle a été baptisée cette localité. Le mérite revient tout de même à ce groupe d’habitants, qui ont mené une opération de volontariat, financée par des âmes charitables pour redorer le blason terni du petit jardin de Bouiseville et de l’équiper judicieusement en mobilier urbain. Une insurrection de la bonté, qui mérite grandement d’être saluée, mais qui, hélas n’a pas tourmenté la conscience des responsables chargés du volet de l’embellissement. « Nous sommes sidérés par le nombre effarant de ralentisseurs hors normes et autres cordages installés par l’incivilité en travers de la chaussée, défoncée sur plusieurs endroits, et tapissée d’innombrables nids de poule, tout le long de cette rue d’une distance de près de trois kilomètres » ont déploré avec amertume et répulsion des habitants de Bouiseville avant d’ajouter avec une humeur bilieuse « la pénible et piètre réalité du terrain suscite des nausées chez les habitants, qui ont vécu l’apogée de cette belle rue où il était agréable de badauder le soir en compagnie de sa famille ».
Rachid Boutlélis

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