Pénurie de l’huile de table:
Les rumeurs et la spéculation derrière les perturbations
La crise de l’huile de table est de retour dans plusieurs wilayas du pays quelques jours avant la fin de l’année 2021. Comme ce fut le cas pour la crise précédente, la spéculation et les rumeurs sur la rareté de l’huile de table ont ravivé la tension sur ce produit alors que les autorités rassurent quant à sa disponibilité.
L’huile de table est absente ces derniers jours dans certains étals des surfaces commerciales. Les rumeurs ont poussé les consommateurs à acheter d’importantes quantités, ce qui a créé des perturbations dans l’approvisionnement. Face à la rumeur selon laquelle la production de ce produit de large consommation aurait connu une baisse, des commerçants, des propriétaires de restaurants ou encore des ménages se sont rués sur les points de vente pour se le procurer en quantité et procéder à son stockage. Cette situation constitue une période propice pour les spéculateurs qui stockent à leur tour et revendent ensuite à des prix exorbitants.
Évoquant ce sujet jeudi dernier, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a indiqué que ce produit est disponible en quantité suffisante et sa production tourne à plein régime. Le ministre a pointé du doigt les spéculateurs qui propagent de fausses informations pour faire croire aux consommateurs que l’huile de table est devenue rare, insistant sur le fait que ce produit est disponible en quantités sur le marché national. Il a précisé que «le marché algérien connaît une disponibilité de divers produits de large consommation malgré les pressions qui se produisent de temps à autre pour des raisons non objectives dans la plupart des cas». M. Rezig a affirmé aussi que l’huile de table est disponible vu le volume de production qui dépasse le volume de la demande.
Concernant la subvention de ce produit de large consommation dont le prix de l’huile de soja est plafonné par les autorités à 125 le litre, le ministre a affirmé qu’au cours de l’année 2021, une enveloppe de 40 milliards de dinars, l’équivalent de 4000 milliards de centimes, a été allouée pour la subvention. Il a précisé que cette somme a été versée aux producteurs sous forme de compensation. Le ministre tient à rassurer quant au lancement des mesures visant à contenir cette crise à quelques mois du début du mois sacré du Ramadhan.
Il convient de rappeler que l’Algérie n’est pas à sa première crise de l’huile de table. Le pays avait connu le même épisode à la fin du premier semestre de l’année passée et les raisons sont presque les mêmes que celles derrière la crise actuelle. Des perturbations de l’approvisionnement ont été enregistrées à l’époque, ce qui a engendré de longues files d’attente de citoyens à la recherche de ce produit.
Au mois d’octobre dernier, le ministre du Commerce s’était exprimé sur le sujet affirmant que qu’il n’y avait aucune pénurie d’huile de table, ajoutant que la spéculation et les rumeurs étaient derrière le déséquilibre entre l’offre et la demande en raison d’une forte demande par les citoyens sur ce produit de base. Il a précisé que cette matière est disponible en quantités suffisantes, mais les rumeurs relayées récemment par les médias sur une éventuelle pénurie ont incité les citoyens à changer leurs comportements de consommation en stockant l’huile de table, d’où cette pression ayant impacté directement le marché. «A chaque fois qu’une pénurie est enregistrée, de nouvelle quantités sont mises sur le marché pour y remédier», a-t-il rappelé, ajoutant que la crise de l’huile de table provoquée en Ramadhan dernier avait coûté à l’Etat 13 mds DA d’indemnisations au profit des opérateurs, d’autant que ce qui a été consommé pendant le seul mois de Ramadhan équivaut à la quantité consommée en 5 mois.
Samir Hamiche