Oran Aujourd'hui

Le recul de la responsabilité citoyenne

Les cas de contamination au covid-19 ne cessent d’augmenter chaque jour, sans pour autant susciter un vaste élan des citoyens vers les centres de vaccination. Dans la rue, les marchés, les magasins et même certaines mosquées on remarque toujours un recul des comportements et des pratiques de prévention élémentaire fixées par les pouvoirs publics en termes de distanciation et de port du masque.
En ces premiers jours de la nouvelle année 2022, rien ne semble changer sous le ciel oranais toujours gonflé d’incertitudes et de lourdes interrogations sur l’état des lieux de la cité. La grève des collecteurs de déchets ménagers a transformé des rues et des quartiers en dépotoirs à risque, accentuant la régression en matière d’hygiène publique et de santé.
Les nouveaux élus, à peine connus et installés restent encore cloîtrés dans l’attente d’on ne sait quelle miraculeuse action d’assainissement et de règlement de tous les épineux dossiers en instance, parfois depuis plusieurs décennies. Oran et ses habitants attendent pourtant le grand événement sportif régional devant se dérouler dans moins de six mois et installé dans le discours officiel comme une grande et unique occasion de restaurer l’état des lieux de la ville dans tous ses secteurs de fonctionnement.
On sait malheureusement que toutes les actions annoncées, ou même lancées, à ce jour pour mettre en place un nouveau schéma directeur de la collecte des ordures, un plan de transport urbain, ou un programme de préservation et d’entretien des espaces verts, n’ont jamais pu aboutir, forgeant, à tort, le spectre de la «fatalité légendaire» qui frappe la Ville depuis plusieurs génération. Les retards et les échecs récurrents dans la réalisation et l’achèvement dans les délais de plusieurs projets et opérations d’embellissement ne sont presque jamais étudiés, analysés, ni encore moins sanctionnés afin d’en tirer des leçons et corriger les procédures et les comportements.
Citons, pour illustrer le propos, le projet de réhabilitation du téléphérique, l’aménagement de la rue des Aurès, ex-la Bastille, la restauration du siège de la grande Mairie «aux deux lions», ou encore les projets dit d’embellissement du cadre urbain, toujours en chantiers abandonnés dans certaines grandes cités comme aux Hlm/Usto. Avec le temps, le décor urbain anarchique et insalubre a peu à peu intégré une certaine forme de banalité, voire de «normalité» qui façonne négativement le comportement citoyen et forge le recul de la responsabilité citoyenne.
Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page