La pandémie du coronavirus a chamboulé plusieurs activités du secteur de la santé au cours des deux dernières années. Elle a également laissé des séquelles aussi bien physiques que psychiques sur un nombre de patients de la Covid-19.
Cette situation nécessite la préparation d’un plan de l’après-pandémie, a affirmé, hier, Pr Mustapha Khiati, président de la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM). Lors de son passage, hier, à l’émission «Invité de la rédaction» de la chaîne III de la Radio nationale, il a appelé à prendre en charge les victimes des séquelles physiques que psychiques de la Covid-19.
«La pandémie du coronavirus a laissé beaucoup de problèmes et séquelles, donc il faut se préparer à prendre en charge l’après-Covid et tous les problèmes tant sur le plan de la santé de la population en termes de maladies mais également en termes de problèmes psychiques puisque nous avons recensé des cas de ce type», a-t-il déclaré. Parmi les séquelles constatées chez les patients du coronavirus, le Pr Khiati a cité les problèmes respiratoires, cardiaques et neurologiques ainsi que la fatigue et même au niveau des organes comme l’estomac. Le professionnel de la santé a évoqué aussi l’identification de cas de Covid long qui durent plus de trois mois en plus des problèmes neurologiques comme les AVC.
Pour ce qui est de la prise en charge des personnes victimes des séquelles de la Covid-19, le Pr Khiati a plaidé pour le regroupement de consultations au niveau des principales villes. «Il y a un nombre assez important de patients qui nécessitent une prise en charge ; celle-ci ne peut pas se faire dans des espaces assez dispersés mais qu’il y ait un regroupement des consultations au niveau des principales villes», a-t-il affirmé.
Il a appelé à mettre en place une base de données pour enregistrer les personnes victimes des séquelles de la Covid-19 en vue de faciliter leur prise en charge. Les pistes proposées doivent s’ajouter aussi à la réhabilitation du médecin de la famille ou médecin référent, une des recommandations de de la réforme en cours du secteur de la santé, a indiqué le président du Forem. Il a ainsi souligné l’impératif d’appliquer la loi de 2018 sur la santé dont les textes d’application n’ont pas encore été publiés. «Parmi les points positifs de cette loi c’est justement la mise en place d’un médecin référent», a-t-il indiqué, appelant à accélérer la publication des textes d’application de cette loi.
Il a appelé également à prendre en charge les enfants victimes des séquelles du coronavirus notamment sur le plan psychologique dû au confinement. Le Pr Khiati a affirmé que le confinement a joué un rôle très négatif sur la psychologie des enfants qui ont fait face à des problèmes de manque de concentration et du sommeil. «Il y a eu des difficultés liées à la concentration et au sommeil mais aussi des penchants vers l’enfermement, avec un caractère relativement agressif», a-t-il indiqué.
Le professionnel de la santé a appelé à mettre en place une assistance sociale. «Le besoin d’une assistance sociale a été ressenti pendant la crise du Covid-19. C’est un métier qui se trouve entre deux ministères, notamment la santé et la solidarité, d’où la nécessité d’une solution interministérielle», a-t-il affirmé.
Samir Hamiche
