A quelques jours des vacances printanières, des lycéens et des collégiens d’Aïn El Turck, ont d’ores et déjà entamé des recherches pour tenter de combler le vide de leurs moments de détente.
En effet, ces derniers sont confrontés au manque flagrant de lieux de loisirs à Aïn El Turck, résultant de l’indifférence et l’absence d’esprits créatifs sur ce volet, qui s’est toujours répercuté négativement sur les vacances de printemps. «Nous avons de la chance de résider non loin des plages où nous jouons d’interminables parties de football faute de mieux et pour certains d’entre nous de s’adonner à la pêche artisanale, quand il fait beau évidemment » a fait remarquer en substance un collégien, domicilié dans la localité de Bouiseville, abordé à ce propos avant d’ajouter « il existe heureusement pour nous autres, des salles de jeux ou autres cybers, mais on y étouffe et s’est abrutissant si nous y restons assez longtemps.
Moi je préfère de loin le grand air ». Des témoignages plus au moins analogues ont été formulés par d’autres jeunes riverains de la principale municipalité de cette contrée côtière et dont certains ont affirmé qu’ils « flânent toute la journée ou passent des heures entières dans des cafés pour tuer le temps ». Un grand nombre de ces jeunes, qui disposent du matériel nécessaire, profite à satiété des bonnes conditions météorologiques pour pêcher. Équipés d’un moulinet ou d’une canne à pêche, ils s’installent pour la journée au niveau des zones rocheuses, essaimées à travers les rivages de la côte de ladite municipalité et goûter ainsi aux agréables sensations que procure ce sport de loisir. « On s’organise en fonction de nos moyens. Nous n’attendons rien des autres, ils sont tellement occupés à jaspiner à propos de la coupure d’Aep, de la crise relative à l’indisponibilité du sachet de lait et l’envolée du prix de la pomme de terre. Ils n’ont pas assez de temps pour penser à nous autres.
De là à concocter une quelconque distraction, il faut repasser et encore. Nous ne figurons certainement pas dans leur lexique » a commenté avec dépit un jeune lycéen adepte de la pêche à la ligne, qui, dit-il « passe toutes ses vacances à pêcher sur le rivage de la localité de St Roch ». Toujours est-il que les plus nantis, qui disposent d’une embarcation, pouvaient à une certaine époque s’aventurer au large des côtes oranaises dès le petit matin où ils passent généralement presque toute la journée à pêcher. Mais cela n’est plus d’actualité avec la lutte contre les traversées clandestines. D’autres encore s’organisent pour effectuer des randonnées le long du littoral et poussent leur visite jusqu’à la contrée relevant de la circonscription d’El Amria, dans la wilaya d’Aïn Témouchent.
«Chacun d’entre nous tente de profiter de ses vacances selon ses convenances » a confié notre jeune interlocuteur. Il y a lieu de noter qu’un certain nombre de ces collégiens et lycéens, généralement issu de familles modestes, se reconvertissent, durant les vacances, en revendeurs à la sauvette, gardien de parking ou toute autres activités lucratives et ce, pour tenter d’aider à subvenir aux besoins d’une famille, qui est à deux doigts de franchir le seuil de la débine. «Pour moi les vacances de printemps comme celles de l’été ne sont pas synonymes de détente mais de travail. Mon père est malade et il ne dispose que d’une maigre pension. Je pense bien qu’il est de mon devoir d’aider ma famille à subsister par ces temps de crise où la majorité des prix produits de première nécessité ont connu une envolée sans précédent » a déclaré en substance avec une pointe d’émotion un lycéen avant de renchérir « cela ne prélude pas que j’envisage dans un proche avenir d’abandonner mes études.
Non pas du tout, je suis contre et mes parents m’encouragent dans ce sens. Je trime certes aujourd’hui, mais je dois poursuivre mes études pour décrocher des diplômes et n’avoir pas ainsi à vivoter pour joindre les deux bouts ». Un autre nombre, assez restreint cependant, de lycéens et de collégiens pratique différentes disciplines sportives plus particulièrement la natation pendant les vacances.
« Nous avons grandement espéré la réception de la nouvelle piscine municipale lors des vacances. Malheureusement nous avons très vite déchantés et il nous faudra nous contenter encore des brefs horaires imposés par celle du Creps » a expliqué avec amertume un jeune adepte de ce sport demeurant dans la localité de St Germain.
D’autres sons de cloche se sont fait entendre à ce propos par des lycéens, qui semblent en toute vraisemblance ne plus tabler leur avenir sur une éventuelle réaction des responsables locaux, synonyme de la réalisation des hobbys dans cette contrée côtière.
Rachid Boutlélis