Aïn El Türck : des citoyens réclament les locaux commerciaux inexploités
Minés par la précarité sociale, plusieurs chômeurs, dont de nombreux pères de familles, multiplient les appels envers les autorités locales de la commune d’Aïn El Türck afin de leur céder, sous forme de bail locatif, les locaux commerciaux situés au quartier de Bouisseville, non exploités ou abandonnés par leurs bénéficiaires.
« Sur les 120 locaux existants dans ce centre de Bouisseville, seuls 6 sont exploités ou sous-loués à des particuliers, souvent des artisans de métier, pendant que tout le reste n’a jamais été opérationnel et est totalement abandonné jusqu’à la ruine par leurs allocataires », confiera un père de famille, ferronnier de métier qui y exerce son activité en sous-location, en contrepartie d’un fort loyer mensuel. Et d’ajouter en substance que « la majorité des bénéficiaires n’a plus donné signe de vie depuis des années, soit depuis leur acquisition des locaux, laissant les lieux dans un état d’abandon total, livrés à la dégradation et où marginaux et asociaux ont trouvé un refuge idéal pour leurs beuveries et autres orgies ».
L’on saura que maintes plaintes ont émané du voisinage sur les dangers et les nuisances que représente ce centre délaissé, où plus rien, ni plomberie, ni réseau électrique, ni boiserie, ni vitrail, ne subsiste. La situation de ces locaux commerciaux, au nombre de 300, initialement destinés aux jeunes chômeurs de la commune d’Aïn El Türck dans le cadre des dispositifs, Cnac, Ansej et Angem et dont la réalisation a été lancée en 2012, pour être attribués quelques années plus tard, est à la fois paradoxale et énigmatique.
Enigmatique, parce que les locaux, du moins en leur majorité, sont demeurés fermés depuis leur attribution et paradoxale ensuite, car pendant ce temps, des chômeurs et des pères de familles dotés d’un métier, dans le besoin et désirant ardemment se lancer dans une activité commerciale, sont dans l’incapacité de disposer d’un local. Nos interlocuteurs font savoir qu’une commission dépêchée par la wilaya d’Oran, qu’accompagnaient les autorités locales d’Aïn El Türck, avait rendu visite à ce centre deux mois auparavant afin de s’enquérir de la situation qui y prévaut, mais dont les conclusions n’ont pas été révélées.
Karim Bennacef
