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Akid Lotfi : Le spectre de la clochardisation

Des parents d’élèves, à la cité Akid Lotfi, sont de nouveau montés au créneau de la protestation et de la colère pour dénoncer une nouvelle fois l’amoncellement des déchets ménagers à proximité de deux établissements scolaires.
Des amas de déchets ménagers formant de véritables décharges sauvages qui empestent l’air ambiant juste en face du portail d’accès du CEM Zech Tayeb et près de l’école primaire Bensmain Boumediene. Malgré les alertes adressées au secteur urbain, l’environnement ne cesse encore d’être pollué, accentuant la clochardisation du décor urbain.
Une situation qui serait créée, selon des habitants, par «l’insuffisance de bacs à ordures et le laxisme apparent des services communaux chargés de la collecte des ordures».
Il est vrai que cette cité, qui dépasse aujourd’hui les 6000 habitants, ne compte qu’une petite dizaine de points de ramassage où sont placés des bacs à ordures.
Fatalement, cela a favorisé l’apparition de points de décharge improvisés devant les habitations, au bord du trottoir, ou même sur la rue et devant des établissements scolaires. Par ailleurs, même après le passage des camions de collecte, les déchets qui débordent des bacs à ordures surchargés restent sur place, souvent des sachets en plastique plein à craquer.
«Hier un élu local accusait les habitants d’incivisme et de manque de respect de la collectivité», lance un résident visiblement choqué et irrité par ces déclarations.
Et d’ajouter «Normalement chaque immeuble doit être doté d’un ou deux bacs à ordures… ce manque de poubelles crée des décharges sauvages car les habitants ne peuvent pas stocker les ordures chez eux… A quoi sert une mairie si elle ne peut pas régler ces questions d’hygiène figurant dans ses missions prioritaires».
En attendant, les odeurs nauséabondes qui se dégagent rendent l’air difficilement respirable. Et les mauvaises langues attitrées ne ratent pas l’occasion de dénoncer « le déclin et la régression que subit depuis près de vingt ans ce beau et célèbre quartier Akid Lotfi.
Des ensembles d’habitat sont envahis par les décharges sauvages, par les nuisances sonores insupportables, par les chiens errants, et bien d’autres fléaux que l’on pensait ne jamais voir dans notre cité».
Malgré les efforts des habitants bénévoles qui tentent de temps à autres de nettoyer, de ramasser les sacs en plastique et les déchets, et de planter des arbres sur les terrains nus qui enlaidissent le paysage, la situation de l’hygiène et de l’environnement ne cesse de se dégrader.
Et dire que Akid Lotfi a été il y a quelques années retenu comme «quartier pilote» pour le lancement du fameux programme du «Tri ménager sélectif» initié par le ministère concerné.
Il était surtout permis de rêver…

Par S.Benali

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