Aménagements urbains : des travaux au «goutte à goutte»
Le wali d’Oran a effectué dimanche dernier une sortie d’inspection de plusieurs chantiers d’aménagement et d’amélioration urbaine en cours d’exécution à travers certains quartiers.
Une halte au grand quartier Ibn Rochd, ex-HLM, a permis au responsable local de constater le lancement de l’opération de réfection des trottoirs tout le long de la route contournant les immeubles de la zone dite des «1 245 Lgts» située juste derrière le bel édifice de la nouvelle cour de justice implantée sur le troisième périphérique. On sait que les résidents de ce quartier communément appelé Hlm/Usto ont été ravis de voir leur site d’habitat collectif enfin pris en charge par des opérations d’aménagement du cadre urbain. Bon nombre de résidents du quartier soulignaient, à tort ou à raison, que les autorités locales ont été sensibilisés par les nombreux écrits de la presse locale, notamment le Journal Ouest Tribune qui ne cessait de pointer du doigt la régression et la clochardisation de cette grande cité d’habitat construite dans les années 80 par la vieille défunte entreprise DNC.
L’ancien mode de gestion de ces grands projets de ZHUN, zones nouvelles d’habitat, était on le sait jadis marqué par un laxisme sans limites, des improvisations, des tricheries et des «erreurs» dans la conception et la réalisation des VRD et des finitions, ayant conduit à livrer cet ensemble d’immeubles truffés d’inepties et de malfaçons. Notamment en matière de réseau d’assainissement des eaux usées et d’évacuation des eaux pluviales.
A ce jour, des résidents d’immeubles sont contraints de se cotiser pour commander un camion-vidangeur afin d’assainir la cave inondée. Sans revêtements et sans entretien des décennies durant, les allées de la cité, boueuses en hiver et poussiéreuses en été, étaient jonchées par les détritus et les déchets non ramassés. Et le manque de civisme et de conscience citoyenne allait à l’époque aggraver la «ruralisation», voire la clochardisation du cadre urbain.
Depuis près d’un mois, des actions ont été engagées pour libérer les espaces des points noirs les plus visibles qui offusquent le regard des résidents et des passants. Des carcasses rouillées de fourgonnettes abandonnées, des pics de scellement de vieux poteaux électriques, et des trous béants menaçant les piétons ont été enfin supprimés. Le trottoir longeant la route entre le rond-point des quatre cliniques et celui des HLM a été en partie rasé, et des bordures du futur nouveau trottoir ont été simplement déposées ici et là depuis déjà une bonne quinzaine de jours.
De vieux retraités de la cité qui observaient de loin la visite du wali et de la délégation qui l’entourait, avaient l’envie d’interpeller le responsable local pour dénoncer la gestion et la cadence des travaux de ce chantier qui, selon un observateur avisé, risque fort de s’éterniser. «Les travaux se font au goutte à goutte, un ou deux jours pour démolir le vieux trottoir, un ou deux jours pour enlever les déblais et les gravats, puis encore trois jours pour déposer les lots de bordures de trottoir le long du trottoir.
Et entre chaque phase les ouvriers quittent le chantier pendant trois ou quatre jours. «En moyenne, depuis un mois, les travailleurs ne sont présents et visibles sur le chantier que deux ou trois heures par jour et trois jours par semaine… Ils vont sans doute travailler sur un autre chantier…», commente un résident de la cité, intrigué et choqué par cette lenteur des travaux bien difficile à comprendre et à expliquer…
Par S.Benali